Le marché automobile au Maroc, qu’il soit neuf ou d’occasion, affiche encore de belles perspectives de croissance, notamment en raison d’un déficit à combler en matière de possession de véhicules. Selon une récente enquête menée par L’Economiste en partenariat avec le cabinet d’études Sunergia, 70% des ménages marocains ne possèdent pas de voiture. Un chiffre révélateur du potentiel de développement de ce secteur dans le royaume.
Un marché en déficit
D’après l’enquête, une majorité de foyers (70%) se trouve sans véhicule. Parmi ceux qui en possèdent, 25% détiennent une seule voiture, tandis que seulement 1% des foyers dispose de plus de trois voitures. Ces chiffres mettent en lumière un potentiel de progression important pour le marché automobile, qu’il s’agisse d’un achat neuf ou d’occasion.
Les différences de possession selon le sexe et l’âge
L’enquête révèle que les différences entre les sexes en matière de possession de véhicules sont minimes. 69% des hommes et 72% des femmes ne possèdent pas de voiture. En revanche, 27% des hommes et 22% des femmes possèdent un véhicule. Quant à celles qui possèdent plus de trois voitures, aucune femme ne figure dans cette catégorie.
Par ailleurs, les personnes âgées de 25 à 44 ans sont les plus nombreuses à être propriétaires d’une voiture. Parmi les 25-34 ans, 31% possèdent une voiture, 3% en ont deux, et 1% plus de trois voitures. Les résultats sont similaires pour la tranche d’âge 35-44 ans, avec 28% de possession d’une voiture, 3% de deux véhicules et 1% de plus de trois.
Une situation contrastée entre les zones urbaines et rurales
En milieu rural, la situation est encore plus marquée : 86% des habitants des zones rurales ne possèdent aucun véhicule. Seulement 13% en ont une et 1% possèdent deux voitures.
Les tendances d’achat pour l’année à venir
L’enquête souligne également une volonté d’achat importante parmi les Marocains. Ainsi, 23% des personnes interrogées envisagent d’acheter une voiture au cours de l’année à venir. Parmi elles, 19% prévoient d’acquérir une voiture neuve ou de remplacer leur véhicule actuel, tandis que 4% évoquent un projet d’achat au sein de leur famille.
L’impact de l’inflation sur les ventes
Le marché de l’automobile marocain a connu une légère baisse l’an dernier, avec une chute de 8% des ventes, qui ont atteint 161 000 unités, contre 175 000 en 2021. Plusieurs facteurs, tels que l’inflation et l’augmentation des prix des véhicules, ont contribué à ce recul. L’augmentation des prix des carburants, de plus de 60% ces deux dernières années, a également affecté la capacité des foyers à faire face aux frais de déplacement en voiture.
Les préférences des consommateurs marocains
En ce qui concerne les préférences des consommateurs, 77% des Marocains affirment qu’ils préfèrent acheter des voitures neuves, tandis que seulement 10% optent pour des voitures d’occasion. En matière de financement, 45% des foyers s’appuient sur leurs économies personnelles pour acheter leur véhicule, tandis que 11% recourent aux crédits bancaires classiques. Par ailleurs, 10% empruntent de l’argent à leurs proches, et seulement 1% choisit les crédits bancaires islamiques (participatifs).
Un parc automobile vieillissant
Le rapport de L’Economiste révèle aussi que 33% des voitures en circulation au Maroc ont moins de 5 ans, tandis que 34% ont entre 5 et 10 ans, et 33% dépassent les 10 ans. Une grande majorité des propriétaires (33%) effectuent la maintenance de leur voiture une fois par an.