Le programme d’aide directe au logement au Maroc franchit un cap significatif avec 48.000 bénéficiaires sur un total de 128.528 demandes déposées, selon les déclarations de Fatima-Zahra Mansouri, ministre de l’Aménagement du territoire national, de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la Politique de la ville. Présenté à la Chambre des représentants, ce dispositif lancé le 2 janvier 2024 entend renforcer l’accès au logement, en particulier pour les classes moyennes et à revenu modeste, tout en dynamisant le tissu économique national.
Sur le plan budgétaire, l’enveloppe globale dédiée s’élève à 3,8 milliards de dirhams. Parmi les bénéficiaires, 54% ont perçu une aide de 70.000 dirhams et 46% ont reçu une subvention de 100.000 dirhams. La ministre a précisé que 22% des demandes provenaient de Marocains résidant à l’étranger, ce qui témoigne d’un engouement au-delà des frontières pour ce programme à forte portée sociale.
Géographiquement, la majorité des demandes se concentre dans trois grandes régions : Casablanca-Settat en tête avec 35%, suivie de Fès-Meknès à 31% et Rabat-Salé-Kénitra à 12%. Le programme a également permis de toucher des villes historiquement peu desservies par les anciens dispositifs publics en matière d’habitat.
D’un point de vue économique, l’impact est déjà perceptible. La consommation de ciment a enregistré une hausse notable de 11,64% en février 2025 par rapport à la même période en 2024. Par ailleurs, les crédits accordés au logement ont progressé de 2%, tandis que ceux octroyés aux promoteurs immobiliers ont connu une augmentation de 6,62%. Ces indicateurs confirment la relance effective du secteur immobilier.
Le programme se distingue par cinq fondements clés : une transition d’une logique d’exonérations fiscales vers un soutien direct au pouvoir d’achat, la priorisation des ménages modestes et de la classe moyenne, l’élargissement de l’offre pour inclure aussi bien les appartements que les maisons individuelles, l’abandon du seuil minimal de 500 unités qui freinait l’implication des PME, et enfin, la digitalisation complète des procédures pour plus de transparence et de fluidité.
Les petites et moyennes entreprises tirent un réel bénéfice de cette dynamique : elles représentent désormais plus de 80% des projets immobiliers engagés dans le cadre de cette initiative. Cette ouverture du marché leur offre de nouvelles perspectives de développement, tout en répondant aux attentes variées des citoyens en matière de logement.