Google a franchi une nouvelle étape dans sa stratégie de réduction des émissions de carbone en concluant un accord historique avec la start-up indienne Varaha. Cet engagement porte sur l’achat de 100 000 tonnes de crédits carbone d’ici 2030, issus de la production de biochar, une forme de charbon végétal aux propriétés bénéfiques pour les sols et le climat. Ce partenariat marque la première incursion du géant technologique dans le domaine de la capture du carbone en Inde et s’impose comme la plus importante transaction mondiale concernant le biochar.
Le biochar est obtenu par pyrolyse, un processus de combustion lente de matières organiques en absence d’oxygène. Ce mécanisme permet de concentrer le carbone dans un produit stable, capable de rester intact pendant plusieurs siècles, voire des millénaires. Incorporé aux sols, il améliore la fertilité et la rétention d’eau, tout en capturant durablement le CO2 qui aurait autrement été relâché dans l’atmosphère.
Varaha exploite le Prosopis Juliflora, un arbuste invasif qui menace la biodiversité locale en Inde. En le transformant en biochar, l’entreprise restaure les écosystèmes tout en produisant un amendement pour les sols agricoles. En 2023, Varaha a converti 40 000 tonnes de biomasse en 10 000 tonnes de biochar, générant ainsi 25 000 crédits carbone. L’objectif est d’atteindre un million de crédits par an d’ici 2030.
L’efficacité de cette initiative repose sur un suivi rigoureux. Varaha combine la télédétection pour contrôler la biomasse disponible et une application mobile pour suivre les activités de terrain, comme la récolte et la distribution du biochar. Un auditeur indépendant vérifie les données avant la validation par le standard international Puro.Earth, garantissant ainsi la crédibilité des crédits carbone.
Cet accord s’inscrit dans la démarche de Google visant à atteindre la neutralité carbone d’ici 2030. Il constitue également un signal fort pour le marché du carbone volontaire en Inde, appelé à se développer face aux enjeux climatiques. L’Inde dispose d’un potentiel immense pour la capture naturelle du carbone, grâce à ses vastes territoires et à des coûts d’exploitation réduits. Ce contexte pourrait inciter d’autres multinationales à investir dans des solutions écologiques locales.
Malgré les critiques qui remettent en question la durabilité du stockage du carbone par le biochar, les dirigeants de Varaha insistent sur l’urgence d’agir face au réchauffement climatique. Même si certaines solutions n’offrent pas de garanties absolues, elles représentent des efforts indispensables pour réduire les émissions globales.