L’arrestation de Mohamed Amra, alias « La Mouche », marque la fin d’une traque d’envergure qui a mobilisé les forces de l’ordre à travers plusieurs pays. Ce criminel, au parcours marqué par le grand banditisme, a bénéficié d’un réseau bien organisé pour orchestrer son évasion et sa fuite à l’étranger. Parmi les 25 personnes interpellées, deux individus ont été arrêtés à Marrakech, confirmant l’ampleur internationale de cette affaire.

Une organisation criminelle aux ramifications multiples
Depuis la spectaculaire évasion de Mohamed Amra d’un fourgon pénitentiaire à Incarville, en France, le 14 mai dernier, les enquêteurs ont mis en lumière l’existence d’une organisation criminelle structurée. Selon la procureure de la Juridiction nationale de lutte contre le crime organisé (Junalco), cette cellule fonctionnait grâce à plusieurs équipes spécialisées : commando d’attaque, logisticiens, guetteurs et faussaires.

Les arrestations récentes révèlent l’implication d’individus de divers horizons, âgés de 16 à 37 ans, dont sept femmes. Certains ont directement participé à l’assaut meurtrier contre le fourgon, entraînant la mort de deux agents pénitentiaires, tandis que d’autres ont contribué à la dissimulation du fugitif en France et à l’étranger.

Une cavale bien orchestrée
Grâce à des complicités en interne et à l’extérieur, Mohamed Amra a pu échapper aux autorités pendant plusieurs mois. Il s’est réfugié à Bucarest, en Roumanie, où il a été pris en charge par un réseau de malfaiteurs, comprenant notamment un Albanais et un Français. D’après les enquêteurs, son appartement dans la capitale roumaine avait été loué pour six mois, avec trois mois d’avance réglés. Avant son arrestation, ses complices avaient déjà quitté le territoire, compliquant le travail des forces de l’ordre.
L’organisation criminelle exploitait des moyens sophistiqués : véhicules équipés de fausses plaques d’immatriculation, brouilleurs de signal, téléphones cryptés et armes lourdes. En Espagne, l’un des principaux suspects a été interpellé dans une villa ultra-sécurisée à Mijas, révélant un mode de vie digne des réseaux de narcotrafic internationaux.

Une dimension marocaine dans l’enquête
La traque d’Amra ne s’est pas limitée à l’Europe. Deux individus de nationalité française, soupçonnés d’être impliqués dans son évasion, ont été appréhendés à Marrakech par la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN), en réponse à une notice rouge d’Interpol. Cette opération démontre l’efficacité de la coopération entre les services de sécurité marocains et leurs homologues internationaux dans la lutte contre le crime organisé transfrontalier.

Un réseau démantelé, mais des questions en suspens
Si l’arrestation de Mohamed Amra et de ses complices marque un tournant, l’enquête est loin d’être terminée. Plusieurs perquisitions sont en cours pour identifier tous les acteurs de cette évasion spectaculaire et retracer l’ensemble du parcours du fugitif.

Le Maroc, de par sa position stratégique, reste un acteur clé dans la coopération sécuritaire internationale, notamment dans la traque des criminels en fuite. Cette affaire met en lumière l’importance du travail des forces de l’ordre marocaines dans le démantèlement des réseaux criminels opérant à l’échelle mondiale.

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