Dans une décision inattendue, le président américain Joe Biden a accordé, dimanche, une grâce présidentielle à son fils Hunter, au cœur de plusieurs affaires judiciaires, marquant ainsi la fin de son mandat par un geste qui divise l’opinion publique et la classe politique.
Âgé de 54 ans, Hunter Biden faisait face à des accusations de fraude fiscale et de détention illégale d’arme à feu. Le président sortant, qui avait à plusieurs reprises affirmé qu’il ne gracierait pas son fils, a finalement justifié cette décision par une prétendue « erreur judiciaire ». Dans un communiqué, il a dénoncé une « poursuite sélective et injuste » orchestrée, selon lui, par ses opposants politiques.
Cette décision intervient alors que Hunter avait plaidé coupable en septembre pour fraude fiscale et reconnu avoir menti sur son addiction aux drogues lors de l’achat d’une arme. Malgré le remboursement de ses arriérés d’impôts et des pénalités, ces affaires restaient une source d’embarras pour l’administration Biden, en particulier en période électorale.
Donald Trump, président élu et rival républicain de Joe Biden, n’a pas tardé à réagir. Sur son réseau Truth Social, il a fustigé une grâce « injustifiée » et ironisé : « La grâce accordée par Joe à Hunter inclut-elle les otages du 6 janvier ? » Une référence directe aux personnes condamnées pour leur rôle dans l’attaque du Capitole, qu’il a promis de gracier à son tour.
Cette polémique intervient alors que les affaires judiciaires contre Donald Trump, notamment pour falsification de documents comptables, semblent être au point mort, renforçant l’impression d’une justice à deux vitesses.
Les grâces présidentielles ne sont pas rares dans l’histoire politique américaine. De Bill Clinton à Donald Trump, plusieurs chefs d’État ont accordé des grâces controversées à des proches ou alliés politiques. Cependant, cette grâce, touchant directement un membre de la famille présidentielle en exercice, suscite des interrogations sur l’indépendance de la justice.
Le cas Hunter Biden a été une véritable épine dans le pied pour Joe Biden, alimentant les accusations des Républicains d’un traitement de faveur. Cette décision pourrait affecter durablement la perception de son mandat, notamment à un moment où les débats sur l’intégrité et l’équité du système judiciaire américain sont particulièrement vifs.
Hunter Biden, de son côté, a exprimé sa gratitude envers son père et affirmé vouloir consacrer sa vie à aider ceux qui souffrent d’addictions, une façon de tourner la page de ce scandale qui a terni l’image des Biden.