Beyoncé a marqué l’histoire des Grammy Awards le 2 février 2025, en devenant la première artiste noire à remporter le prix du meilleur album country pour Cowboy Carter, un album salué par la critique pour sa capacité à redéfinir un genre traditionnellement dominé par des hommes blancs et conservateurs. La chanteuse, qui a également décroché son premier Grammy pour le meilleur album et le prix du meilleur duo country pour sa collaboration avec Miley Cyrus sur II Most Wanted, a exprimé sa gratitude sur scène. « Le genre country est parfois un mot de code qui nous maintient à notre place en tant qu’artistes. Je veux encourager tout le monde à faire ce qui les passionne », a-t-elle déclaré, soulignant l’importance d’ouvrir des portes et d’innover.

Avec Cowboy Carter, Beyoncé plonge dans ses racines texanes et rend hommage aux influences afro-américaines de la country, souvent ignorées. Le morceau Texas Hold’Em, en particulier, se distingue par l’ajout du banjo d’une Afro-Américaine, Rhiannon Giddens. Bien que sa collection de trophées Grammy soit la plus impressionnante de l’histoire, c’est la première fois que l’artiste reçoit la récompense suprême. Sa victoire est perçue comme une rupture avec le passé conservateur des Grammy Awards, qui ont été accusés de négliger les talents noirs. En remportant ce prix, Beyoncé devient la quatrième femme noire à obtenir le prestigieux Grammy du meilleur album, après Lauryn Hill, Natalie Cole et Whitney Houston.

La cérémonie a été également marquée par la domination de Kendrick Lamar, qui a remporté plusieurs prix lors de la précérémonie, notamment dans les catégories rap. Son titre Not Like Us, où il adresse une critique acerbe de son rival Drake, a consolidé son statut de figure incontournable de la scène musicale actuelle. Il a ensuite récolté les prix de la chanson de l’année, de l’enregistrement de l’année et de la vidéo de l’année, laissant derrière lui des artistes tels que Beyoncé, Taylor Swift et Billie Eilish. Lamar, qui assurera le spectacle du Super Bowl 2025, a souligné la puissance du rap en tant que forme d’expression culturelle : « Rien n’est plus puissant que la musique rap. Nous sommes la culture. »

L’artiste Sabrina Carpenter n’a pas été en reste, récoltant deux Grammys pour le meilleur album pop vocal et le meilleur remix. La jeune Chappell Roan, quant à elle, a été couronnée révélation de l’année, profitant de l’occasion pour exprimer son soutien aux artistes moins connus, appelant les labels à offrir des salaires dignes et une couverture santé aux talents émergents.

La soirée des Grammy Awards a également été un triomphe pour la scène musicale française. Le groupe de metal Gojira et la chanteuse lyrique Marina Viotti ont remporté le Grammy de la meilleure prestation metal, pour leur performance explosive de Mea Culpa (Ah ! Ça ira !), réalisée lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Paris. De son côté, le duo Justice a décroché le Grammy du meilleur enregistrement dance/electro pour leur morceau Neverender.

En marge de la cérémonie, Trevor Noah, maître de cérémonie, a encouragé les invités et les téléspectateurs à faire des dons pour les victimes des incendies de Los Angeles, qui ont dévasté la ville en janvier, tuant près de 30 personnes et détruisant des milliers de bâtiments. L’humoriste a plaisanté en annonçant qu’une amende de 1 000 dollars serait appliquée aux discours dépassant 90 secondes, au profit des victimes des incendies.

La soirée a été marquée par des moments de grande émotion. L’un des plus poignants a été interprété par Anthony Kiedis et Chad Smith des Red Hot Chili Peppers, qui ont rendu hommage à Los Angeles en offrant une version a capella de leur chanson Under the Bridge, un véritable acte d’amour envers la ville qui les a vus grandir.

 

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