Le président sud-coréen Yoon Suk-yeol a été arrêté ce mercredi 15 janvier, une première historique dans l’histoire de la Corée du Sud. Cette arrestation survient après plusieurs heures de négociations tendues et marque un tournant dans la crise politique provoquée par sa tentative d’imposer la loi martiale début décembre. Suspendu de ses fonctions par l’Assemblée nationale le 14 décembre, M. Yoon fait face à des accusations d’insurrection et d’abus de pouvoir.
Selon l’agence Yonhap, près de 3 000 policiers ont été déployés pour sécuriser la résidence présidentielle à Séoul. Les enquêteurs du Bureau d’enquête sur la corruption des hautes personnalités (CIO) ont dû utiliser des échelles pour franchir les barricades dressées par le Service de sécurité présidentielle (PSS), permettant d’appréhender Yoon Suk-yeol à 10h33 locales. Un convoi l’a ensuite conduit aux locaux du CIO à Gwacheon où son interrogatoire a débuté à 11h00.
Cette arrestation intervient après que Yoon Suk-yeol a ignoré trois convocations du CIO, poussant le tribunal du district occidental de Séoul à délivrer des mandats de perquisition et d’arrestation. Il avait justifié sa déclaration de la loi martiale par la nécessité de protéger le pays contre des menaces supposées, une décision largement contestée et perçue comme un abus de pouvoir.
Dans un message vidéo diffusé après son arrestation, Yoon Suk-yeol a affirmé s’être rendu au CIO pour « éviter une effusion de sang », tout en défendant sa décision comme un acte de gouvernance. Il a également exercé son droit au silence face aux enquêteurs.
La Cour constitutionnelle a ouvert son procès en destitution et devra statuer d’ici la mi-juin sur l’avenir politique de Yoon Suk-yeol. Si la destitution est confirmée, une élection présidentielle devra être organisée sous 60 jours. Dans le cas contraire, il pourrait reprendre ses fonctions.
Cette situation exacerbe les tensions politiques en Corée du Sud. Le chef des députés du Parti démocrate, Park Chan-dae, a salué cette arrestation comme un pas vers le retour de l’ordre, tandis que le Parti du pouvoir au peuple (PPP) a dénoncé un mandat d’arrêt qu’il juge injuste. Le président du Parlement, Woo Won-shik, a quant à lui appelé à stabiliser les affaires de l’État et à soutenir l’économie affectée par cette crise prolongée.