Découverte révolutionnaire production d’oxygène par des nodules métalliques dans l’océan profond

Une étude publiée le 22 juillet dans la revue Nature Geoscience révèle que des nodules métalliques situés à 5 km de profondeur dans l’océan produisent de l’oxygène, un phénomène auparavant inconnu. Jusqu’à récemment, on pensait que cet oxygène était uniquement produit par des plantes marines grâce à la photosynthèse, un processus nécessitant la lumière du soleil. Cependant, cette nouvelle recherche démontre que ces nodules, naturellement présents sur le fond marin, peuvent décomposer l’eau de mer (H2O) en hydrogène et en oxygène, même en l’absence de lumière.


Cette découverte, réalisée par une équipe de l’Association écossaise des sciences marines (SAMS) dirigée par le professeur Andrew Sweetman, a été observée pour la première fois en 2013. Sweetman a initialement ignoré cette production d’oxygène car elle contredisait les enseignements traditionnels sur la photosynthèse. Les recherches ultérieures, menées entre Hawaï et le Mexique dans une zone riche en nodules métalliques, ont confirmé que ces nodules agissent comme des batteries naturelles, générant un courant électrique qui décompose l’eau de mer en oxygène et hydrogène.


Les nodules métalliques, qui se forment sur des fragments de coquilles ou d’autres débris sur des millions d’années, contiennent des métaux précieux comme le lithium, le cobalt et le cuivre, essentiels à la fabrication de batteries. Cette richesse en métaux attire l’intérêt des entreprises minières, qui développent des technologies pour extraire ces nodules. Toutefois, les scientifiques craignent que l’exploitation de ces ressources ne perturbe le processus de production d’oxygène et n’endommage les écosystèmes marins.


Les expériences en laboratoire ont montré que les tensions à la surface des nodules sont comparables à celles d’une pile AA, suffisant pour provoquer l’électrolyse de l’eau de mer. Ce processus pourrait également se produire sur d’autres lunes et planètes, créant des environnements riches en oxygène où la vie pourrait exister.


Le professeur Sweetman et ses collègues appellent à une exploration plus approfondie de ce phénomène avant de poursuivre l’exploitation minière en haute mer. Plus de 800 scientifiques marins de 44 pays ont signé une pétition demandant une pause dans l’extraction des nodules pour évaluer pleinement les impacts environnementaux potentiels.


La zone Clarion-Clipperton, où cette découverte a été faite, est déjà une cible pour les entreprises minières. L’Administration nationale océanographique et atmosphérique des États-Unis (NOAA) a averti que l’exploitation minière pourrait détruire la vie marine et les habitats des fonds marins dans les zones exploitées.


Cette découverte révolutionnaire suggère que les nodules métalliques pourraient non seulement soutenir la vie marine en produisant de l’oxygène, mais également offrir des indices sur la possibilité de vie extraterrestre. Les implications écologiques et scientifiques de cette découverte sont immenses, et une gestion prudente de l’extraction des ressources des fonds marins est cruciale pour préserver ces écosystèmes fragiles.

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