Le déficit commercial du Maroc a considérablement augmenté à 50,74 milliards de dirhams (MMDH) à la fin du mois de février 2025, en hausse de 22,1 % par rapport à l’année précédente. Cette évolution, selon l’Office des changes, résulte principalement d’une forte progression des importations combinée à une légère baisse des exportations. Ce creusement du déficit commercial pourrait refléter des tensions dans les échanges extérieurs du pays, avec des répercussions possibles sur l’économie nationale.
Une hausse notable des importations
Les importations marocaines ont enregistré une augmentation de 7,4 %, atteignant 124,2 milliards de dirhams à fin février 2025. Cette hausse touche une large gamme de produits. Les produits bruts, notamment ceux utilisés dans la production industrielle, ont connu une flambée de 23,5 %, s’élevant à 6,15 milliards de dirhams. De même, les produits alimentaires ont progressé de 13,3 %, atteignant 16,49 milliards de dirhams, un phénomène lié en partie à la demande interne.
Les produits finis de consommation ont également contribué à cette hausse, avec une augmentation de 10,1 %, portant leur valeur à 28,62 milliards de dirhams. Les produits finis d’équipement et les demi-produits ont suivi la même tendance, enregistrant des hausses respectives de 8,7 % (28,56 milliards de dirhams) et 3 % (25,77 milliards de dirhams). Ces augmentations peuvent s’expliquer par des besoins accrus pour le secteur industriel et de consommation marocain, accentués par des facteurs internes et externes.
Les exportations peinent à suivre la cadence
Malgré la progression des importations, les exportations marocaines ont enregistré un léger recul de 0,8 %, s’établissant à 73,45 milliards de dirhams. Toutefois, certains secteurs ont connu des performances positives, notamment l’aéronautique, dont les exportations ont progressé de 10,3 %, atteignant 4,51 milliards de dirhams. De même, les phosphates et dérivés, secteur stratégique pour l’économie marocaine, ont vu leurs ventes augmenter de 6,3 %, pour atteindre 11,48 milliards de dirhams.
Le textile et le cuir, secteurs historiquement importants pour le Maroc, ont également enregistré une légère hausse de 0,8 %, représentant 7,36 milliards de dirhams. Cependant, ces performances sectorielles ne suffisent pas à compenser la baisse générale des exportations, qui a conduit à un taux de couverture des importations par les exportations de seulement 59,1 %. Ce taux a perdu 4,9 points par rapport à l’année précédente, indiquant un déséquilibre croissant dans les échanges extérieurs.
Un déséquilibre commercial préoccupant dans un contexte économique mondial incertain
Le déficit commercial marocain illustre un déséquilibre grandissant dans les échanges extérieurs, avec des importations en forte progression et des exportations en léger déclin. Ce phénomène s’explique par une combinaison de plusieurs facteurs, notamment une demande accrue pour certains produits en raison de l’évolution de la consommation interne et des besoins industriels. Par ailleurs, la stagnation des exportations, malgré les bonnes performances dans certains secteurs comme l’aéronautique et les phosphates, reflète une situation plus complexe, marquée par des incertitudes économiques internationales.
Dans ce contexte, le Maroc pourrait être confronté à des tensions sur le plan économique, avec un impact potentiel sur sa balance des paiements et sur la stabilité de sa monnaie. Les autorités devront redoubler d’efforts pour diversifier les débouchés à l’export et trouver des solutions pour maîtriser la dynamique des importations, en particulier dans les secteurs où les hausses sont les plus marquées.