L’élection de Donald Trump pour un second mandat présidentiel provoque des remous dans l’univers technologique. En promettant une politique favorable aux innovations de rupture, Trump s’attaque aux régulations actuelles qu’il considère comme un frein à la liberté d’expression et à l’avancée des technologies. Sa relation étroite avec Elon Musk et son engagement à réviser les normes sur l’intelligence artificielle (IA), les cryptomonnaies, et la régulation des grands noms de la Silicon Valley suscitent de vives réactions.

Réforme de la réglementation sur l’intelligence artificielle

Dès le début de son mandat, Trump envisage d’abroger le décret signé par Joe Biden en octobre 2023, destiné à sécuriser le développement de l’IA en imposant des mesures d’évaluation des risques. Le décret de Biden stipule que les entreprises de l’IA doivent procéder à des tests « red team » pour évaluer leurs vulnérabilités. Pour les soutiens de Trump, dont Elon Musk, cette réglementation impose une vision trop restrictive de l’IA et freine son expansion.

Trump et ses alliés dénoncent également la politique visant à réduire les biais discriminatoires dans les algorithmes d’IA, qu’ils jugent trop alignée sur des idéaux « woke » de la gauche américaine. Musk, fervent partisan de cette ligne, aurait même conseillé Trump de supprimer ces restrictions pour libérer le potentiel de l’IA, en l’orientant davantage vers une approche de « liberté d’expression » et de « progrès humain ». Cette initiative pourrait accélérer le rythme de l’innovation mais soulève des préoccupations éthiques pour les experts du secteur.

Un gouvernement pro-cryptomonnaie et favorable aux magnats de la tech

L’industrie des cryptomonnaies est également à l’honneur. Bien que Trump ait initialement critiqué les cryptomonnaies comme des « escroqueries » lors de sa présidence, il aurait depuis adopté une position favorable, jusqu’à lancer sa propre crypto. Cet engagement s’explique en partie par le soutien financier des leaders du secteur lors de sa campagne. Après son élection, le marché a bondi, le Bitcoin atteignant un record historique au-dessus de 75 000 dollars.

Trump chercherait par ailleurs à destituer Gary Gensler, président de la SEC et connu pour sa position sceptique envers les cryptomonnaies. Cette initiative pourrait alléger les restrictions imposées aux plateformes de crypto et offrir un cadre plus souple pour les innovations dans ce secteur en plein essor.

Les géants de la Silicon Valley dans l’attente d’une refonte antitrust

Le retour de Trump alimente aussi des espoirs de réforme parmi les géants de la Silicon Valley, notamment Amazon, Meta, et Apple, qui ont accueilli sa victoire avec enthousiasme. La communauté technologique espère une réduction de la pression antitrust, particulièrement exercée par Lina Khan, directrice de la FTC. Son départ est fortement soutenu par les leaders de la Silicon Valley, qui anticipent un second mandat Trump pour desserrer ces contraintes.

Le dossier épineux de TikTok et l’avenir de la loi CHIPS

Le président nouvellement élu se penche également sur la situation de TikTok. Contrairement à la législation de l’ère Biden, qui exige que ByteDance se sépare de l’application d’ici janvier, Trump se montre plus favorable à un statu quo.

Enfin, l’administration Trump envisage de démanteler la loi CHIPS, qui encourageait la production de puces électroniques sur le territoire américain. Trump propose d’instaurer des droits de douane élevés sur les composants électroniques fabriqués à l’étranger pour stimuler la production nationale. Ce choix pourrait s’avérer risqué pour les relations avec la Chine, principal fournisseur de ces puces. Des entreprises comme Apple, fortement dépendantes de la production asiatique, subissent déjà les effets de cette approche sur leur valorisation.

Alors que l’impact des politiques de Donald Trump se fait déjà sentir dans les sphères économiques et industrielles, la Silicon Valley se prépare à des bouleversements importants. La nouvelle administration promet de redéfinir le cadre réglementaire autour des technologies, avec des conséquences qui pourraient s’étendre bien au-delà des frontières américaines.

 

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