Nissan a officiellement abandonné ses négociations de fusion avec Honda, mettant ainsi fin à un projet ambitieux visant à créer un nouveau géant de l’automobile. Cette annonce, relayée par le quotidien financier Nikkei, a provoqué une chute spectaculaire de l’action Nissan à la Bourse de Tokyo, tandis que celle de Honda enregistrait une forte hausse.

L’idée de fusion entre les deux constructeurs japonais, lancée en décembre 2024, visait à donner naissance à un groupe automobile capable de rivaliser avec les leaders mondiaux du secteur. Une holding unique devait être formée, réunissant les deux géants sous une seule cotation en Bourse. L’objectif, à l’horizon 2026, était de se positionner comme le troisième plus grand constructeur automobile au monde. Toutefois, plusieurs médias japonais ont rapporté que Honda envisageait de prendre une position dominante en rachetant les actions de Nissan et en transformant ce dernier en filiale, un projet que Nissan a jugé incompatible avec ses aspirations d’indépendance.

Ce revirement stratégique a eu des conséquences immédiates sur les marchés financiers. Le titre Nissan a chuté de 4,86 % en milieu de journée, avant que la Bourse de Tokyo ne suspende les échanges dans l’attente d’une confirmation des informations. À l’inverse, l’action Honda a enregistré un bond impressionnant de 12 %, réagissant positivement à la nouvelle. Les deux constructeurs n’ont pas souhaité commenter les détails de cette rupture.

Le projet de fusion visait à renforcer la position des deux entreprises face aux défis actuels du marché automobile, notamment la transition vers des véhicules électriques. Dans ce domaine, dominé par Tesla et les constructeurs chinois comme BYD, les deux entreprises japonaises accusent un retard important. Pour Nissan, en particulier, cette fusion représentait une opportunité cruciale. Le constructeur souffre depuis plusieurs années d’une santé financière précaire, avec des pertes inattendues au troisième trimestre 2024 et une baisse significative de sa marge opérationnelle. En conséquence, la société a annoncé la suppression de 9 000 postes dans le monde et la réduction de ses capacités de production.

Si la fusion n’a pas eu lieu, le chemin reste semé d’embûches pour Nissan, qui devra trouver d’autres solutions pour naviguer dans un marché automobile en pleine mutation. En l’absence d’un partenariat stratégique avec Honda, le constructeur devra probablement redoubler d’efforts pour rattraper son retard dans le secteur des véhicules électriques et trouver de nouvelles sources de croissance.

 

Share.

Comments are closed.

Exit mobile version