Une avancée stratégique : l’autoroute électrique Dakhla-Casablanca
L’autoroute électrique reliant Dakhla à Casablanca marque une nouvelle étape dans le développement énergétique du Maroc. Ce projet ambitieux, orchestré par l’Office National de l’Électricité et de l’Eau Potable (ONEE), vise à renforcer l’intégration des énergies renouvelables et à moderniser le réseau électrique national. En jeu, une infrastructure de 3 GW mobilisant plus de 20 milliards de dirhams, dont la mise en œuvre est confiée à l’un des cinq leaders mondiaux de l’énergie en lice.
Une compétition mondiale pour un projet d’envergure
Le 15 novembre, l’ONEE a ouvert les candidatures pour ce projet structurant, qui sera réalisé sous le schéma EPC (Engineering, Procurement and Construction). Parmi les prétendants figurent des géants mondiaux tels que GE Vernova (États-Unis), Siemens Energy (Allemagne), Power China SEPCO1 et TBEA (Chine), ainsi que Larsen & Toubro (Inde).
Ces entreprises doivent concevoir, construire et mettre en service une ligne électrique très haute tension reliant le sud au centre du pays. En outre, elles seront responsables de la maintenance à long terme via un contrat LTSA. Cette liaison, d’une longueur de 1 400 km et d’une largeur de 100 mètres, représente un défi technique et logistique majeur.
Deux phases pour une infrastructure vitale
Le projet se déroulera en deux étapes. La première phase, d’une capacité de 1 500 MW, doit être opérationnelle en 2026. La seconde, également de 1 500 MW, est prévue pour 2029. Cette autoroute électrique est conçue pour évacuer les énergies renouvelables du sud, notamment l’éolien et le solaire, vers le centre du pays. Elle permettra également de sécuriser l’approvisionnement énergétique des régions concernées et de soutenir des infrastructures stratégiques comme la future station de dessalement d’eau de Casablanca.
Une approche repensée pour attirer les investisseurs
Initialement prévu sous un schéma AMI (Appel à Manifestation d’Intérêt), le projet n’a pas suscité l’engouement attendu, en raison des contraintes de financement. L’ONEE a donc révisé sa stratégie en introduisant un schéma EPC, garantissant des critères de préqualification plus clairs et une flexibilité accrue pour les soumissionnaires. Cette adaptation a permis d’attirer des acteurs internationaux de premier plan, confirmant l’intérêt stratégique de cette infrastructure.
Un projet clé pour la transition énergétique marocaine
L’autoroute électrique Dakhla-Casablanca s’inscrit dans la vision énergétique du Maroc, axée sur la durabilité et la souveraineté énergétique. En connectant les zones de production renouvelable à forte capacité aux centres de consommation, ce projet répond aux ambitions du Royaume de devenir un hub énergétique régional. Il illustre également l’engagement du pays à réduire sa dépendance aux énergies fossiles et à promouvoir une économie verte.
Au-delà de son impact énergétique, cette infrastructure renforcera le développement économique des régions qu’elle traverse, en stimulant l’investissement et en créant des emplois qualifiés. Elle constitue ainsi une pierre angulaire de la stratégie nationale en matière d’énergie et de développement durable.
Un avenir prometteur
Alors que le processus d’attribution avance, l’ONEE poursuit ses efforts pour assurer la réussite de ce projet d’envergure. Les ajustements apportés témoignent de sa capacité à s’adapter aux exigences du marché tout en respectant les délais. Avec la mise en œuvre de cette autoroute électrique, le Maroc se positionne comme un leader régional dans le domaine des infrastructures énergétiques et un modèle en matière de transition énergétique.