À l’approche du 1er mai, plusieurs syndicats du secteur des taxis au Maroc se mobilisent pour faire de cette Journée internationale du travail un levier de pression en faveur d’une réforme structurelle du métier, axée sur l’octroi de licences d’exploitation directe aux chauffeurs professionnels.
Les syndicats comptent profiter de cette occasion pour réitérer une revendication majeure : permettre aux conducteurs titulaires de la carte professionnelle et d’une formation homologuée d’exercer leur métier sans passer par des intermédiaires, souvent détenteurs de l’agrément sans être eux-mêmes des professionnels du transport.
Cette exigence s’inscrit dans une volonté affichée de réformer en profondeur le secteur, comme en témoignent les propos tenus ces derniers mois par le ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, évoquant la nécessité d’une « révolution » dans ce domaine. Pour les représentants syndicaux, une telle transformation suppose une refonte des dispositifs juridiques et réglementaires régissant l’octroi des autorisations de travail.
Mohamed Mchakhchakh, secrétaire national du Syndicat des taxis affilié à l’Union nationale du travail au Maroc (UNTM), indique que cette mobilisation du 1er mai s’articulera autour du mot d’ordre suivant : garantir aux professionnels du secteur un accès direct aux autorisations d’exploitation.
Il souligne que la complexité actuelle de la chaîne d’exploitation, marquée par la présence de trois types d’intervenants dans la gestion du secteur, alourdit les coûts pour les usagers et compromet l’efficience du service. Il plaide ainsi pour une réforme qui positionne le chauffeur professionnel comme l’unique acteur décisionnaire dans l’exploitation du véhicule.
Dans le même esprit, Samir Frabi, secrétaire général du Syndicat démocratique du transport, dénonce l’absurdité d’un système dans lequel un chauffeur certifié, détenteur de tous les documents requis, se voit contraint de travailler sous l’autorité d’un tiers qui, bien souvent, n’a aucune compétence dans le domaine.
Il critique un modèle jugé obsolète, qui pénalise à la fois la qualité du service et les conditions sociales des professionnels, en les obligeant à verser quotidiennement ou mensuellement des sommes importantes à des détenteurs d’agréments passifs, n’ayant aucune implication productive.
Pour Frabi, toute réforme crédible du secteur passe par une révision des textes législatifs et des cahiers de charges encadrant l’activité, avec en priorité la redéfinition du profil des intervenants dans l’exploitation des taxis. Il appelle à reconnaître pleinement le chauffeur professionnel en tant qu’acteur principal, à la fois propriétaire du véhicule et titulaire exclusif du droit d’exploitation.