La Gare du Nord, l’une des principales plateformes ferroviaires d’Europe, est totalement paralysée ce vendredi 7 mars après la découverte d’un obus de la Seconde Guerre mondiale sur la commune de Saint-Denis. L’engin explosif a été repéré dans la nuit lors de travaux d’entretien sur les voies, à environ 2,5 kilomètres de la gare parisienne, entraînant une interruption immédiate du trafic.

Aucun TGV, Eurostar, RER ni TER ne circule au départ ou à destination de Gare du Nord, et la reprise du trafic demeure conditionnée à la fin des opérations de déminage, coordonnées par les services spécialisés de la préfecture de police de Paris. L’incertitude pèse sur les milliers de voyageurs affectés, qui se retrouvent sans solution de repli viable en raison de la saturation des transports de substitution.

Dans le hall de la Gare du Nord, l’attente se prolonge pour des passagers désorientés. Même constat du côté des voyageurs de l’Eurostar, dont la file d’attente s’étendait sur plus de cent mètres en début de matinée. Certains espéraient un remboursement tandis que d’autres cherchaient des alternatives par avion, une option rapidement écartée en raison du coût élevé et de l’impossibilité de rejoindre Roissy-Charles de Gaulle, le RER B étant lui aussi hors service.

Le ministre des Transports, Philippe Tabarot, a confirmé que la journée serait marquée par de lourdes perturbations, avec un retour à la normale progressif envisagé dans l’après-midi, bien que dans un mode « dégradé ». La SNCF a, de son côté, invité les voyageurs à reporter leurs déplacements et indiqué que des reports étaient possibles sur certaines gares alternatives : Marne-la-Vallée pour l’Eurostar, Mitry pour la ligne K, Saint-Denis pour la ligne H, et Gare de Lyon pour certains trains à destination de Lille, Dunkerque et Valenciennes.

L’incident rappelle qu’il ne s’agit pas d’un cas isolé. En 2019, la découverte d’un obus dans les Hauts-de-Seine avait déjà paralysé une partie du réseau ferroviaire. La présence d’engins explosifs datant de la Seconde Guerre mondiale reste une réalité, notamment lors de travaux de construction ou de rénovation. « C’est étonnant mais pas inédit. Dans le Nord, ce genre de découvertes arrive régulièrement », observe Jean-Marc, 56 ans, informaticien en partance pour Bruxelles.

À Gare du Nord, qui a accueilli plus de 226 millions de voyageurs en 2023, cette interruption soudaine met en lumière la fragilité des infrastructures face à ce type d’aléa historique. L’opération de déminage en cours doit permettre une sécurisation rapide des lieux, mais sans garantie sur le délai exact de rétablissement du trafic ferroviaire.

 

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