Une plateforme numérique inédite pour dénoncer les abus professionnels verra bientôt le jour, selon l’annonce faite par Hicham Sabiry, Secrétaire d’État chargé de l’Emploi. Cette initiative ambitieuse vise à combler les lacunes en matière de protection sociale et à renforcer les droits des travailleurs, notamment en ce qui concerne la non-déclaration des salariés auprès de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS). Elle offrira aux salariés un outil direct et accessible pour signaler les infractions, permettant ainsi un suivi rigoureux par les inspecteurs du travail.

Cette plateforme répond à un besoin pressant, alors que les grèves dues à la non-déclaration des salariés représentent près de 17 % des conflits sociaux annuels. En facilitant le dépôt de plaintes et en renforçant la transparence, le gouvernement espère non seulement prévenir ces situations, mais aussi garantir un meilleur respect des droits fondamentaux dans le monde du travail.

Parmi les mesures phares entreprises dans le cadre de cette réforme figure la préservation du salaire minimum, une garantie essentielle pour la stabilité financière et psychologique des salariés, contribuant ainsi à maintenir une paix sociale. En parallèle, l’État a entrepris une refonte partielle du système de retraite, en abaissant le seuil d’éligibilité à la pension de vieillesse de 3240 à 1320 jours de cotisations déclarées, une mesure qui bénéficie directement aux travailleurs les plus vulnérables.

Hicham Sabiry a souligné l’importance d’une responsabilité collective dans la mise en œuvre de ces avancées sociales. Cette responsabilité incombe tant aux employeurs, pour le respect strict des lois du travail, qu’aux syndicats, chargés de protéger les acquis sociaux et de signaler les abus. La société civile est également appelée à jouer un rôle actif dans la promotion et la défense des droits des travailleurs.

Concernant les travailleuses et travailleurs domestiques, une catégorie souvent marginalisée, le Secrétaire d’État a rappelé l’existence de la loi 12.19. Ce cadre juridique impose des garanties précises, notamment l’établissement d’un contrat écrit, le respect des horaires de travail, ainsi que le droit au repos hebdomadaire et aux congés annuels. Ces dispositions visent à assurer une protection sociale effective à cette frange particulièrement vulnérable de la population active.

Le lancement de cette plateforme marque une étape décisive dans l’amélioration des conditions de travail au Maroc. Elle reflète l’engagement du gouvernement à moderniser les outils de gestion des conflits sociaux et à promouvoir un environnement professionnel respectueux des droits et de la dignité de tous les travailleurs.

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