Un influenceur algérien connu sous le pseudonyme d’Imad Tintin sera jugé ce lundi à Grenoble pour « provocation directe à un acte de terrorisme ». Cette audience intervient suite à une vidéo controversée publiée par l’intéressé, appelant à des actes de violence extrême sur le territoire français.

Une arrestation et des accusations graves
Vendredi soir, Imad Tintin a été interpellé à Échirolles, près de Grenoble. Selon le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, la vidéo, depuis supprimée, contenait des propos jugés « ignobles », dans lesquels l’influenceur exhortait à « brûler vif, tuer et violer ».
Dimanche, malgré les réquisitions du parquet demandant une détention provisoire, le juge des libertés et de la détention a placé Imad Tintin sous contrôle judiciaire. Il comparaîtra ce lundi à 13 h 30 devant le tribunal correctionnel.

Parcours d’Imad Tintin
Agé de 31 ans, Imad Tintin est entré en France en décembre 2021. En août 2023, sa demande de titre de séjour, effectuée suite à son mariage avec une Française, a été rejetée. Il est actuellement sous le coup d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF).
L’influenceur est également connu pour son soutien à Youcef A., alias Zazou Youssef, un autre influenceur algérien poursuivi à Brest pour apologie d’actes terroristes. Ce dernier est en détention provisoire en attendant son procès prévu pour le 24 février.

Lors de son arrestation, Imad Tintin était accompagné de son frère jumeau. Une perquisition menée à leur domicile a permis de retrouver les décors utilisés dans la vidéo incriminée, visionnée plus de 800 000 fois. La situation judiciaire de son frère reste toutefois floue, selon les informations communiquées par le parquet de Grenoble.

Une affaire qui suscite des réactions
La publication de la vidéo a provoqué une vive indignation, notamment à Montpellier, où une autre vidéo similaire a été signalée samedi par le maire Michaël Delafosse et le préfet de l’Hérault, François-Xavier Lauch. Cette vidéo, postée sur TikTok par un influenceur résidant à Montpellier, contenait des propos appelant à des actes violents contre un manifestant algérien anti-régime.
Le parquet de Montpellier a immédiatement ouvert une enquête pour « provocation publique et directe à commettre un crime ». Michaël Delafosse a rappelé sur le réseau social X (ex-Twitter) que « l’incitation à la haine est un délit », tandis que le préfet a qualifié cette vidéo d’« intolérable ».

Les services de renseignement suivent de près ces affaires, tandis que la préfecture de l’Hérault envisage de retirer le titre de séjour de l’influenceur concerné à Montpellier, assorti d’une OQTF. Selon l’entourage du ministre de l’Intérieur, ces dossiers révèlent une tendance croissante de mobilisation d’influenceurs, souvent issus de la diaspora algérienne, pour diffuser des messages violents sur les réseaux sociaux.

Chawki Benzehra, opposant algérien exilé en France depuis les manifestations pro-démocratiques de 2019, a affirmé avoir été menacé par Imad Tintin. Il a déposé plainte vendredi à Lyon pour ces intimidations. Selon lui, ces influenceurs participent à une « guerre de l’information » orchestrée par le régime algérien pour semer le trouble en France.

L’affaire Imad Tintin s’inscrit dans un contexte plus large de tensions et de débats autour de la responsabilité des plateformes numériques dans la propagation de contenus violents. Les prochaines audiences devraient éclairer davantage sur les conséquences judiciaires pour l’influenceur et les mesures prises par les autorités pour prévenir de tels actes à l’avenir.

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