La crise économique actuelle au Maroc, marquée par une inflation galopante, menace directement la survie des cafés et restaurants. En moins de deux ans et demi, les prix des matières premières et des produits de base ont explosé, entraînant une chute dramatique des revenus pour ces établissements. Certains rapportent une diminution de 40 % de leurs recettes, les plongeant dans une situation critique.
Les professionnels de la restauration, réunis sous la fédération nationale des propriétaires de cafés et restaurants, ont lancé un cri d’alarme au Conseil de la concurrence. Le coût des matières premières a atteint des niveaux vertigineux : le prix du kilo de viande rouge a grimpé de 60 à 140 dirhams, celui du poulet de 11 à 28 dirhams. D’autres produits essentiels, tels que le beurre, les olives et l’huile d’olive, ont également vu leurs prix s’envoler, atteignant respectivement 120, 40, et 110 dirhams. Quant au café, un produit central pour ces établissements, son prix a doublé en moins de trois mois.
Les restaurateurs sont désormais confrontés à un dilemme : augmenter leurs prix pour compenser ces coûts, ou risquer de perdre des clients déjà impactés par la baisse de leur pouvoir d’achat. Les ménages marocains, durement touchés par cette inflation, réduisent leurs dépenses dans les cafés et restaurants. Là où une famille dépensait autrefois 700 dirhams pour un repas, elle n’en consacre plus que 300 aujourd’hui.
À cela s’ajoute une augmentation des taxes communales sur l’occupation de l’espace public pour les terrasses, ce qui ajoute une pression supplémentaire sur les épaules des restaurateurs. Cette hausse des taxes, combinée à l’augmentation des prix des matières premières, des carburants et d’autres produits essentiels, rend la situation intenable pour de nombreux établissements. Certains sont déjà contraints de fermer, entraînant des pertes d’emplois et menaçant la pérennité du secteur.
Les restaurateurs demandent une intervention rapide du gouvernement. Des courriers ont été adressés au Conseil de la concurrence ainsi qu’aux ministères des Finances, de l’Industrie et du Commerce. L’objectif est d’attirer l’attention sur la crise sévère qui secoue le secteur.
La crise économique mondiale, aggravée par des facteurs géopolitiques comme le conflit russo-ukrainien, a provoqué une flambée des prix de l’énergie et des matières premières, frappant durement les classes moyennes et pauvres. Les professionnels de la restauration soulignent que l’inflation actuelle n’est pas seulement une question de hausse des prix, mais aussi de la rapidité avec laquelle ces augmentations surviennent, dépassant largement la progression des revenus.
Alors que certains économistes estiment qu’une inflation modérée pourrait ne pas entraver la croissance économique, les restaurateurs constatent que le niveau actuel d’inflation est un frein considérable à leur activité, menaçant la viabilité de nombreuses entreprises. Le secteur de la restauration, déjà fragilisé par des défis économiques persistants, doit maintenant faire face à une situation sans précédent qui pourrait transformer durablement le paysage de la restauration au Maroc.