Chaque année, la Journée internationale des droits des femmes, célébrée le 8 mars, rappelle les avancées et les défis persistants en matière d’égalité des sexes. Si cette date est aujourd’hui un symbole de la lutte féministe à travers le monde, son histoire trouve ses racines dans des mouvements ouvriers et des revendications politiques majeures.
Une date forgée par les luttes sociales
L’origine du 8 mars s’inscrit dans un contexte de revendications pour de meilleures conditions de travail et une égalité de droits entre hommes et femmes. Dès le début du XXe siècle, des manifestations éclatent aux États-Unis et en Europe, réclamant notamment le droit de vote et l’amélioration des conditions de travail des ouvrières.
En 1909, une première journée nationale dédiée aux femmes est instaurée aux États-Unis à l’initiative du Parti socialiste américain. L’année suivante, lors de la Conférence internationale des femmes socialistes à Copenhague, Clara Zetkin propose l’idée d’une journée de mobilisation annuelle pour les femmes du monde entier. Cette initiative inspire plusieurs pays, qui adoptent des dates différentes pour célébrer les droits des femmes.
Le tournant du 8 mars 1917
C’est en Russie que le 8 mars prend une dimension historique décisive. En 1917, des ouvrières de Petrograd manifestent pour réclamer du pain et la fin de la guerre, donnant ainsi le coup d’envoi de la Révolution russe. À la suite de ces événements, la Russie soviétique institutionnalise cette date en 1921. Dès lors, le 8 mars s’impose progressivement comme une référence pour la cause féminine, particulièrement dans les pays socialistes.
Une reconnaissance internationale
Il faudra attendre 1977 pour que l’Organisation des Nations Unies officialise le 8 mars comme la Journée internationale des droits des femmes. Cette reconnaissance incite de nombreux pays à en faire un moment clé pour sensibiliser aux inégalités persistantes et encourager des politiques en faveur des droits des femmes.
Un bilan contrasté
Aujourd’hui, la journée du 8 mars n’est pas seulement une commémoration historique ; elle demeure un appel à l’action. Malgré des avancées notables en matière de droits civiques, politiques et économiques, de nombreuses inégalités subsistent : disparités salariales, violences de genre, sous-représentation des femmes dans les sphères décisionnelles. Les mobilisations féministes rappellent ainsi que le combat pour l’égalité est loin d’être achevé.