Un tribunal brésilien a pris une décision retentissante en interdisant mondialement la chanson « Million Years Ago » d’Adele, sortie en 2015. Cette mesure fait suite à une plainte du compositeur brésilien Toninho Geraes, qui accuse la popstar britannique d’avoir plagié la mélodie de son œuvre « Mulheres », interprétée en 1995 par la légende de la samba Martinho da Vila.
Le jugement interdit désormais à Sony Music et Universal Music, maisons de disques d’Adele, de distribuer, commercialiser ou reproduire le morceau sous quelque forme que ce soit. Toute violation entraînera une amende de 50 000 réais, soit environ 7 800 euros. Cette décision constitue un précédent mondial dans les affaires de plagiat, tout en soulignant l’importance de protéger la culture musicale brésilienne.
Toninho Geraes réclame également un dédommagement d’un million de réais (155 000 euros) pour ce qu’il considère comme une appropriation flagrante d’une œuvre emblématique de la samba. Son avocat, Fredimio Trotta, a qualifié cette victoire de « tournant majeur » pour la reconnaissance et la préservation des créations brésiliennes, souvent pillées pour produire des succès internationaux.
La controverse autour de « Million Years Ago » ne date pas d’hier. En Turquie, des internautes avaient déjà relevé des similitudes avec « Acilara tutunmak », une chanson du regretté chanteur kurde Ahmet Kaya. Ces accusations répétées renforcent les doutes concernant l’originalité du morceau, bien que ni Adele ni ses maisons de disques n’aient encore officiellement réagi.
De leur côté, les filiales brésiliennes de Sony Music et Universal Music envisagent de faire appel, prolongeant ainsi le bras de fer judiciaire. Cette affaire met une nouvelle fois en lumière les défis complexes liés aux accusations de plagiat dans un monde où les mélodies traversent les frontières, brouillant souvent la distinction entre influence artistique et appropriation non autorisée.