La Chine va-t-elle vraiment perdre la moitié de ses habitants
La Chine fait face à une crise démographique profonde qui semble irréversible, avec des répercussions majeures sur son économie. Depuis plusieurs années, le pays enregistre une baisse continue du nombre de naissances, avec seulement 9 millions de nouveau-nés en 2023, contre 17 millions en 2017. Cette chute du taux de natalité, désormais à 1,3 enfant par femme, est bien en dessous du seuil de remplacement de 2,1, nécessaire pour maintenir une population stable.
Plusieurs facteurs contribuent à cette situation. Les jeunes, en particulier les femmes, hésitent de plus en plus à se marier et à avoir des enfants, en raison des coûts élevés de l’éducation et du logement, de l’insécurité économique, et de la pression liée à la carrière. Malgré l’assouplissement de la politique de l’enfant unique et la mise en place d’incitations gouvernementales, les naissances n’ont pas augmenté. Par exemple, des mesures comme des subventions pour le logement, des déductions fiscales, et des congés maternité prolongés n’ont pas suffi à encourager un baby-boom.
La structure de la population chinoise est aujourd’hui inversée, avec une proportion croissante de personnes âgées. En 2023, plus de 21% de la population avait plus de 60 ans, et ce chiffre pourrait atteindre plus de 400 millions d’ici 2035. Cette inversion de la pyramide démographique exerce une pression énorme sur l’économie chinoise, notamment sur le marché du travail et le système de retraite. On estime que la population en âge de travailler va diminuer rapidement, entraînant une baisse du PIB d’environ 1% par an.
Les experts avertissent que la crise démographique de la Chine est en grande partie auto-infligée, et il est peu probable qu’elle soit inversée dans un futur proche. En conséquence, la deuxième économie mondiale risque de voir ses perspectives de croissance se réduire, exacerbées par des coûts croissants liés à la prise en charge des personnes âgées et une baisse de la consommation intérieur.