Après plus de cinq décennies de règne ininterrompu par la famille Assad, la Syrie entre dans une nouvelle phase de son histoire. Le président Bachar al-Assad aurait fui son pays à la suite d’une offensive éclair menée par des groupes rebelles islamistes, marquant l’effondrement du régime baasiste.
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Une fuite précipitée
Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), Bachar al-Assad aurait quitté la Syrie via l’aéroport international de Damas. Cette fuite s’inscrit dans un contexte où les forces armées loyalistes semblaient dépassées face à une avancée fulgurante des rebelles, qui ont proclamé la « libération » de la capitale. Le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan, a confirmé lors du Forum de Doha que le président syrien se trouvait « probablement hors de Syrie ».
Le tournant décisif
Depuis son accession au pouvoir en 2000, Bachar al-Assad avait résisté à de nombreux soulèvements, notamment celui de 2011, qui s’inscrivait dans le sillage des révolutions arabes. Avec l’appui de ses alliés — la Russie, l’Iran et le Hezbollah —, il avait réussi à reconquérir de vastes territoires. Cependant, le contexte géopolitique a considérablement changé. Les pertes de la Russie en Ukraine et l’affaiblissement de l’Iran, exacerbés par les pressions militaires israéliennes, semblent avoir sapé les soutiens cruciaux du régime syrien.
Donald Trump, le président élu américain, a affirmé sur Truth Social que Vladimir Poutine avait « perdu tout intérêt pour la Syrie », concentrant ses efforts sur le conflit en Ukraine. Cette réorientation stratégique aurait précipité la chute du régime Assad.
Un soulagement teinté d’incertitude
La fin du règne de Bachar al-Assad a été saluée par certains leaders internationaux, notamment par la ministre des Affaires étrangères allemande, Annalena Baerbock, qui a évoqué un « grand soulagement » pour des millions de Syriens. Cependant, elle a mis en garde contre le risque que le pays tombe entre les mains d’autres groupes radicaux.
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Sur le terrain, des scènes symboliques ont marqué cet effondrement. À Damas, Alep, Hama et Deraa, des statues de Hafez al-Assad, père du président déchu et instigateur du régime autoritaire, ont été déboulonnées et piétinées par des foules en liesse. Ces images rappellent celles de la chute de Saddam Hussein en Irak en 2003, témoignant d’une rupture définitive avec l’ère Assad.
Une nation fragmentée et des défis colossaux
Si la chute du régime Assad ouvre une nouvelle page pour la Syrie, elle laisse le pays dans une situation extrêmement fragile. Dévastée par treize années de guerre civile, la nation reste divisée entre multiples factions soutenues par des puissances étrangères. La tâche de reconstruire une Syrie unie et stable s’annonce titanesque.
Cette transition, bien que porteuse d’espoir pour une population en quête de liberté, soulève également de nombreuses questions sur l’avenir politique, économique et sécuritaire du pays. Les Syriens, habitués à la main de fer des Assad, doivent désormais imaginer un avenir qui leur a été refusé pendant des décennies.