Le Maroc importe de l’huile d’olive brésilienne pour compenser la baisse de production nationale

Le marché marocain de l’huile d’olive, traditionnellement robuste, connaît un bouleversement en 2024. Confronté à une baisse de la production nationale causée par des sécheresses successives, le Maroc a récemment ouvert ses portes aux exportations d’huile d’olive en provenance du Brésil. Cette décision vise à stabiliser les prix et à garantir un approvisionnement suffisant en cette denrée essentielle.

En effet, la baisse de la production marocaine d’huile d’olive cette année, estimée à environ 11 % par rapport à l’année précédente, a entraîné une hausse des prix qui inquiète les consommateurs et les autorités. Pour faire face à cette situation, le gouvernement marocain a établi un quota d’importation de 10.000 tonnes d’huile d’olive, sans TVA, pour répondre aux besoins du marché local jusqu’à la fin de 2024. Ce quota pourrait être augmenté en 2025 pour atteindre 20.000 tonnes, garantissant une stabilité à moyen terme.

Une diversification des sources d’approvisionnement

Le Maroc est l’un des plus grands producteurs mondiaux d’huile d’olive, et ses exportations sont réputées pour leur qualité. Cependant, les épisodes répétés de sécheresse ont fragilisé cette position, contraignant le pays à rechercher des alternatives pour maintenir la demande nationale. En autorisant l’importation d’huile d’olive brésilienne, le Maroc diversifie ainsi ses sources d’approvisionnement.

Pour le Brésil, cet accord représente une opportunité économique importante. Ce pays a considérablement investi dans la production d’huile d’olive ces dernières années. Bien que la production brésilienne ne couvre pas entièrement la demande locale, les exportations vers le Maroc témoignent de la montée en puissance de son industrie agroalimentaire. En 2023, le Maroc était déjà la troisième destination principale des produits agricoles brésiliens en Afrique, avec un chiffre d’affaires de 1,23 milliard de dollars. La tendance s’est poursuivie en 2024, avec plus de 903 millions de dollars d’exportations brésiliennes vers le Royaume entre janvier et septembre.

Un partenariat renforcé entre le Maroc et le Brésil

L’ouverture du marché marocain à l’huile d’olive brésilienne n’est que la dernière étape d’un partenariat en plein essor entre les deux pays. Le Maroc avait déjà autorisé l’importation de drêches de distillerie brésiliennes (DDG ou DDGS) en septembre dernier et a levé la TVA sur certaines viandes en provenance du Brésil en octobre. Ces initiatives témoignent d’une volonté d’élargir les échanges commerciaux et d’approfondir la coopération agricole bilatérale.

Ellen Elizabeth Laurindo, attachée agricole à l’ambassade du Brésil au Maroc, souligne que ces importations constituent une solution pour atténuer la crise de l’huile d’olive au Maroc, causée par la hausse des prix et la baisse de l’offre locale. Le prix d’un litre d’huile d’olive avait franchi le seuil des 130 dirhams en septembre, une augmentation marquante pour les ménages marocains.

Vers une stabilisation du marché de l’huile d’olive au Maroc ?

Avec ces mesures, le Maroc espère contrer la flambée des prix et garantir l’accès à une huile de qualité à un prix abordable. L’importation d’huile d’olive brésilienne vierge et extra-vierge permet de réduire la pression sur les producteurs locaux, tout en offrant aux consommateurs un produit de qualité. Ce partenariat pourrait également inspirer des accords similaires avec d’autres pays, favorisant ainsi une diversification des approvisionnements dans un contexte mondial de plus en plus incertain.

En somme, l’importation d’huile d’olive brésilienne constitue une réponse pragmatique et stratégique face aux défis climatiques et économiques auxquels le Maroc est confronté. Ce choix s’inscrit dans une logique de partenariat durable entre le Royaume et le Brésil, unis par des objectifs communs de croissance et de stabilité.

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