Le mont Taranaki, sommet emblématique de la Nouvelle-Zélande, bénéficie désormais d’un statut juridique unique. Le Parlement néo-zélandais a adopté à l’unanimité une loi qui confère à cette montagne le statut de personne morale, une décision qui reflète la reconnaissance des droits et croyances des populations maories.
Située dans l’île du Nord, cette montagne de 2 518 mètres de haut est considérée par les Maoris comme un ancêtre vénéré. Cette reconnaissance juridique implique que le mont Taranaki devra être traité avec le respect et la protection dus à une entité vivante.
Ce statut s’inscrit dans une démarche plus large de restitution culturelle et environnementale. Le mont Taranaki devient ainsi le troisième site naturel du pays à bénéficier de ce statut, après la rivière Whanganui en 2017 et le parc national Te Urewera en 2014. Ce changement est le fruit d’un long processus de négociation entre les iwi (groupes tribaux maoris) et le gouvernement néo-zélandais. En 2017, un accord prévoyant cette reconnaissance avait été conclu, mais ce n’est que cette année que le texte a été officiellement adopté.
Ce nouveau statut attribue à la montagne des droits et des obligations similaires à ceux d’une personne morale. Des représentants désignés par les iwi et le gouvernement seront chargés de veiller à la préservation du site et de faire respecter ses nouveaux droits. L’objectif est d’encourager un changement de comportement envers ce lieu sacré et d’assurer que les visiteurs l’abordent avec le respect qui lui est dû.
En plus de son nouveau statut juridique, la montagne perd officiellement son ancienne appellation coloniale, « mont Egmont », pour ne conserver que son nom maori, Taranaki Mounga. Cette mesure symbolique vise à réparer les injustices historiques et à renforcer l’identité culturelle maorie. Le ministre des négociations du traité, Paul Goldsmith, a souligné que cette reconnaissance permet de revenir sur des siècles de colonisation et de rendre justice aux populations autochtones.
Malgré ce nouveau statut, la région de Taranaki demeure sous souveraineté britannique et n’est pas restituée aux Maoris. Toutefois, cette reconnaissance représente une avancée significative dans la prise en compte des croyances autochtones et dans la protection des sites naturels emblématiques du pays.