Le projet de loi organique relatif à l’exercice du droit de grève au Maroc fera l’objet d’amendements supplémentaires à la Chambre des conseillers, a affirmé Younes Sekkouri, ministre de l’Inclusion économique, de la Petite entreprise, de l’Emploi et des Compétences, lors d’une réunion tenue ce lundi à Rabat. Cette déclaration intervient après l’adoption du projet par la Chambre des représentants, une étape considérée comme décisive pour l’évolution du texte législatif.

Le ministre a précisé que le texte adopté par la Chambre des représentants représente une avancée importante, mais qu’il n’est pas encore définitif. Selon lui, plusieurs modifications devront être apportées à la version actuelle du projet afin de le rendre pleinement opérationnel et en adéquation avec les attentes des différentes parties prenantes. « Le projet de loi, bien qu’ayant franchi un cap crucial, reste incomplet. Il ne s’agit pas de la version finale », a souligné Younes Sekkouri.

Un processus de négociation ouvert avec les syndicats

Dans le cadre de la procédure législative en cours, des négociations supplémentaires auront lieu entre le gouvernement et les syndicats. Les discussions débuteront ce mardi 7 janvier au sein des formations syndicales, avant que le projet ne soit soumis à la commission concernée de la Chambre des conseillers, jeudi 9 janvier. Le ministre a également annoncé que les débats en séance plénière se tiendront à partir du 15 janvier. Cette phase de négociation est cruciale, car elle permettra d’ajuster le texte afin de répondre aux préoccupations exprimées par les syndicats et d’autres acteurs sociaux.

Les négociations sont également perçues comme un moyen de parvenir à une version de la loi qui répondra aux exigences des travailleurs tout en respectant les réalités économiques et sociales du Maroc. Le ministre a insisté sur la volonté commune de parvenir à une législation qui réponde aux besoins des travailleurs tout en intégrant les aspirations des autres catégories sociales concernées par la loi.

Une loi organique en phase avec le Maroc du 21e siècle

Le gouvernement marocain, selon Sekkouri, est déterminé à œuvrer pour une législation moderne, à la hauteur des défis actuels. Cette loi devrait, selon le ministre, refléter les aspirations du Maroc du 21e siècle et s’adapter aux évolutions sociales et économiques du pays. « Nous voulons une loi qui soit en phase avec les évolutions du pays et les exigences d’un monde du travail en constante transformation », a déclaré le ministre.

Le texte législatif en cours de révision prévoit d’encadrer les conditions et les modalités de l’exercice du droit de grève, en précisant les obligations des travailleurs et des employeurs. Il s’agit d’un enjeu majeur pour le Maroc, où les grèves restent un outil de revendication fréquemment utilisé, mais où des tensions peuvent parfois surgir entre les syndicats et les autorités sur les modalités de son exercice.

L’adoption du texte à la chambre des représentants

Récemment, la Chambre des représentants avait adopté le projet de loi organique à la majorité. L’approbation de ce texte par la chambre basse du Parlement a constitué une étape décisive, permettant au projet de continuer sa route législative à la Chambre des conseillers. Toutefois, le texte a été modifié au cours de son passage à la Chambre des représentants, et c’est cette version amendée qui sera désormais étudiée par la Chambre des conseillers.

Les discussions futures devraient se concentrer sur les ajustements nécessaires pour garantir que la loi soit conforme aux attentes des syndicats tout en permettant une régulation adéquate des droits de grève dans un cadre légal strict.

Vers une loi plus inclusive et moderne

Le projet de loi organique sur le droit de grève est donc en pleine révision, et le gouvernement ainsi que les syndicats travaillent de concert pour finaliser un texte qui sera à la fois juste et moderne. Une fois adopté, ce texte pourrait constituer un précédent important dans la régulation du droit de grève au Maroc, renforçant ainsi le cadre juridique des relations professionnelles dans le pays.

 

 

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