Une morsure inoubliable, un arrêt de main salvateur, et une pluie de buts : l’emblématique Luis Suarez, attaquant légendaire de l’Uruguay, a annoncé ce lundi soir qu’il jouera son ultime match pour la Celeste ce vendredi contre le Paraguay, à 37 ans.
🤍💙 Luis Suárez has announced his retirement from international football. 🇺🇾
👕 142 apparances
⚽️ 69 goals
🎯 39 assists
🎖️ Top scorer in Uruguay historyFinal match for Uruguay this week. 🔫 pic.twitter.com/tagEhUWfFi
— Fabrizio Romano (@FabrizioRomano) September 3, 2024
« Vendredi, et ça me déchire de le dire, sera mon dernier match avec la sélection de mon pays », a déclaré l’un des plus grands avant-centres du XXIe siècle lors d’une conférence de presse pleine d’émotion.
Rusé, explosif, et parfois même provocateur, Suarez a marqué les esprits autant par son talent que par ses excès, comme cette fameuse morsure infligée à l’Italien Giorgio Chiellini en plein mondial 2014. Mais ce vendredi, il s’apprête à enfiler pour la dernière fois le maillot bleu ciel de l’Uruguay, lors d’un match de qualification pour le Mondial 2026, au légendaire stade Centenario de Montevideo.
"It’s so hard to say it"
A tearful Luis Suarez announces his retirement from international football 🇺🇾 pic.twitter.com/l0BZg1bkqA
— Football on TNT Sports (@footballontnt) September 3, 2024
Les rumeurs allaient bon train, et l’annonce d’une conférence de presse par la fédération uruguayenne laissait peu de place au doute : Luis Suarez avait quelque chose d’important à dire. Et en effet, le « Pistolero » n’a pu contenir son émotion en confirmant son départ. Après une longue réflexion, l’iconique numéro 9 a jugé que « le moment était venu ».
Avec 69 buts en 142 sélections, Suarez partira en tant que meilleur buteur de l’histoire de la Celeste, une marque qu’il pourrait encore améliorer lors de ce dernier match. Chaque but, célébré avec ses deux doigts pointés vers le ciel, est le témoignage d’un instinct de tueur qui a su trouver les filets même dans les situations les plus improbables, d’où son surnom.
« La décision n’a pas été facile », a-t-il confié, mais il promet d’entrer sur le terrain une dernière fois « avec le même enthousiasme » que celui qui l’animait à ses débuts, il y a 17 ans. « Je pars en paix », a-t-il ajouté, « car j’ai tout donné », exprimant sa fierté d’avoir marqué l’histoire de son pays.
Luis Suarez, qui a fait les beaux jours de l’Atlético Madrid, du FC Barcelone, de Liverpool, et d’autres clubs prestigieux, a débuté sa carrière internationale sous la direction d’Oscar Washington Tabarez, le « Maestro », aux côtés de deux autres géants du football uruguayen, Diego Forlan et Edinson Cavani. « Je serai éternellement reconnaissant envers le +Maestro+ Tabarez », a poursuivi « Luisito ».
L’histoire de Suarez est celle d’un talent indiscutable mais aussi controversé. Adulé pour son flair devant le but, il a souvent été critiqué pour ses frasques sur le terrain. Incarnation de la « garra » uruguayenne, cette hargne légendaire, Suarez a parfois laissé éclater son tempérament explosif. Avant de mordre Chiellini, il avait déjà goûté à deux autres adversaires, Otman Bakkal et Branislav Ivanovic. Et en 2011, il avait écopé d’une suspension de huit matchs pour avoir utilisé le terme « negro » à l’encontre de Patrice Evra.
Mais Suarez n’a jamais fui ses erreurs. « J’ai commis des fautes », a-t-il avoué ce lundi. Et pourtant, c’est aussi cette impétuosité qui l’a rendu irrésistible pour ses fans, comme lors de ce quart de finale du Mondial 2010 contre le Ghana, où il a délibérément stoppé une tête à bout portant de la main, une action qui, bien que sanctionnée d’un carton rouge, a permis à l’Uruguay de s’en sortir victorieux aux tirs au but.
Au-delà des polémiques, le nom de Suarez restera gravé dans l’histoire du football, notamment grâce à la Copa America qu’il a remportée en 2011 en Argentine. « Je n’échangerai ce titre pour rien au monde », a-t-il affirmé, évoquant ce trophée comme le point culminant de sa carrière.
Aujourd’hui, il joue aux côtés de son ancien coéquipier Lionel Messi à l’Inter Miami, et malgré les larmes qu’il a versées en ce jour d’adieux, Suarez sait que ces moments d’émotion sont inévitables. « Je vais encore râler parce que j’ai pleuré, alors que je me disais de ne pas le faire, mais c’était impossible », a-t-il conclu avec un sourire.