Après des mois de sécheresse pesant lourdement sur les ressources en eau, le Maroc a enfin renoué avec la pluie. Des précipitations salvatrices ont arrosé plusieurs régions du pays, suscitant un regain d’espoir parmi les populations et les agriculteurs. Cependant, ces averses, aussi bienvenues soient-elles, n’ont aucun rapport avec le phénomène climatique mondial La Niña, comme le précisent les experts de la Direction générale de la météorologie (DGM).

Contrairement aux hypothèses circulant sur une influence directe de La Niña sur les conditions météorologiques du Maroc, les études démontrent que ce phénomène ne conditionne pas systématiquement les précipitations dans la région. Son impact demeure diffus, soumis à des variables complexes et à des interactions atmosphériques d’une grande volatilité.

Si le ciel marocain s’est assombri ces dernières semaines pour laisser place à des précipitations notables, c’est avant tout en raison d’une conjonction de phénomènes distincts. Tout d’abord, une série de dépressions atlantiques d’une intensité inhabituelle a traversé la région, sous l’influence d’un courant-jet orienté vers l’Afrique du Nord, générant un flux humide propice aux précipitations. Ensuite, une variation de l’indice de l’oscillation nord-atlantique (NAO), passé temporairement en phase négative, a renforcé les conditions favorables aux averses. Enfin, la présence d’anomalies thermiques dans l’Atlantique a amplifié l’humidité atmosphérique, contribuant ainsi à l’augmentation des précipitations.

Quant à l’évolution des conditions climatiques dans les mois à venir, les prévisions des principaux organismes météorologiques internationaux s’accordent sur un affaiblissement progressif de La Niña. L’été 2025 marquera vraisemblablement une transition vers un état ENSO-neutre, excluant ainsi tout impact direct de ce phénomène sur le climat marocain à court terme.

Un répit météorologique qui ne dissipe pas l’inquiétude
Si ces pluies ont temporairement redonné des couleurs aux terres assoiffées, elles ne suffisent pas à effacer des années de déficit hydrique. Le niveau des barrages demeure alarmant, les nappes phréatiques continuent de s’amenuiser et le stress hydrique reste une menace persistante. La situation exige une approche proactive, conjuguant optimisation des infrastructures, recours accru au dessalement et gestion rationnelle des ressources.

Retour des perturbations météorologiques dans les prochains jours
Après une brève accalmie, le pays s’apprête à connaître un nouvel épisode perturbé dès le début de la semaine prochaine. Une dépression atmosphérique venue de l’Atlantique devrait affecter principalement le nord et l’est du Maroc, accompagnée de pluies modérées à localement soutenues.

Sur le littoral, la mer s’annoncera agitée avec des vagues imposantes de direction Ouest à Nord-Ouest, atteignant par endroits entre 4 et 6,5 mètres de hauteur, notamment entre le détroit de Gibraltar et les côtes s’étendant jusqu’à Tarfaya. Le vent, soufflant en rafales soutenues, accentuera la houle et rendra les conditions maritimes particulièrement délicates.

Les marées hautes, prévues aux premières heures du matin et en fin d’après-midi lundi et mardi, oscilleront entre 3,2 et 3,8 mètres, avant une amélioration progressive à partir du mardi soir. Un retour à un temps plus variable est ensuite attendu dans les jours suivants.

Ainsi, malgré cet épisode pluvieux, la vigilance reste de mise. Car si les caprices du ciel peuvent offrir un répit passager, la gestion durable de l’eau, elle, ne peut reposer sur des promesses météorologiques incertaines.

 

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