Les critères d’attribution des paniers alimentaires distribués durant le mois de Ramadan connaissent une évolution majeure cette année. Désormais, les listes des bénéficiaires seront établies sur la base des indicateurs déjà utilisés pour les aides sociales, notamment le seuil de 9,32, connu sous le nom de « Mou’achchir ». Cette réforme vise à garantir une meilleure équité dans l’identification des ménages en situation de précarité et à assurer une distribution plus ciblée de l’aide.
Les services des différentes préfectures et provinces se sont mobilisés pour dresser ces nouvelles listes sous la supervision de la Fondation Mohammed V pour la Solidarité. Ce changement marque une rupture avec les pratiques antérieures, où la sélection des bénéficiaires reposait sur des critères moins standardisés. En adoptant les mêmes indicateurs que ceux utilisés pour l’AMO Solidarité et d’autres aides directes, l’objectif est d’éviter toute irrégularité et d’optimiser l’allocation des ressources aux familles les plus vulnérables.
Parmi les populations prioritaires figurent les veuves, les personnes âgées et celles en situation de handicap. Grâce à cette nouvelle approche, seules les familles répondant aux critères définis pourront bénéficier des paniers alimentaires, ce qui permet de renforcer la transparence et l’efficacité du dispositif. L’opération, initiée en 1998 sous le slogan « Ramadan de solidarité », a progressivement pris de l’ampleur pour couvrir un plus grand nombre de bénéficiaires, notamment en milieu rural.
Chaque année, plus de 5.000 personnes sont mobilisées pour assurer la distribution des aides à travers 1.600 centres répartis sur l’ensemble du territoire national. Le financement est assuré par les ministères de l’Intérieur et des Habous et des Affaires islamiques, tandis que l’Entraide nationale supervise l’exécution du programme. Afin d’éviter toute défaillance dans l’application des nouveaux critères, un contrôle strict est mis en place pour encadrer l’ensemble du processus et garantir que l’aide parvienne effectivement aux ménages en ayant le plus besoin.
L’introduction du « Mou’achchir » dans la sélection des bénéficiaires s’inscrit dans une volonté plus large d’améliorer la gouvernance des aides sociales. En adoptant des indicateurs précis, la Fondation Mohammed V pour la Solidarité renforce la crédibilité de l’opération et prévient toute forme de favoritisme ou d’exclusion arbitraire. Cette réforme pourrait à terme inspirer d’autres initiatives similaires, contribuant ainsi à une gestion plus rigoureuse et équitable des actions de solidarité au Maroc.