Depuis le début de la saison des pluies en septembre 2024, le Maroc fait face à un déficit hydrique préoccupant, malgré des précipitations localement abondantes. Les récentes évaluations des ressources en eau indiquent une baisse générale de 36% des quantités de pluie par rapport à la moyenne des années précédentes, soulignant un problème structurel de gestion des ressources hydriques. Cette situation a des répercussions sur l’ensemble des bassins hydrauliques du pays, affectés de manière inégale. Le bassin de Drâa-Oued Noun, par exemple, a vu une augmentation de 20% des précipitations, alors que le bassin de Sakia El Hamra-Oued Eddahab a enregistré une chute drastique de -78%.

Au cœur de cette crise, les barrages nationaux, qui jouent un rôle clé dans le stockage des eaux, connaissent une amélioration modeste grâce aux pluies récentes. Entre le 30 janvier et le 2 février 2025, des apports d’eau ont permis de stocker 18 millions de m3 d’eau, principalement dans les bassins du nord du pays. Loukkos, Sebou et Oum Errabia ont ainsi profité de ces apports, respectivement avec 2,4 millions de m3, 5 millions de m3 et 9,6 millions de m3. Cette amélioration a entraîné une hausse du taux de remplissage des barrages, atteignant 27,7%, contre 23,12% à la même période l’année précédente. Toutefois, bien que ce taux semble prometteur, il reste insuffisant, avec un déficit hydrique toujours préoccupant de 72% par rapport aux niveaux moyens.

Certaines grandes retenues ont particulièrement bénéficié des dernières pluies, contribuant à une légère hausse des volumes d’eau stockés. Le barrage Sidi Mohammed Ben Abdellah, par exemple, a capté 4,8 millions de mètres cubes, tandis que le barrage Bin El Ouidane a accumulé 4,3 millions de mètres cubes. D’autres réservoirs, tels que les barrages Ahmed El Hansali, Mohammed V et Allal El Fassi, ont enregistré des apports similaires, oscillant entre 2,8 millions et 3,2 millions de mètres cubes. Ces apports sont certes bénéfiques, mais restent bien loin de compenser l’ampleur du déficit hydrique accumulé au fil des années.

Face à cette situation, les experts s’accordent à dire que la gestion des ressources en eau doit être renforcée. Le défi majeur demeure l’impact des changements climatiques, qui modifient les régimes de précipitations et rendent la gestion de l’eau encore plus complexe. Il devient urgent de mettre en place des stratégies de gestion durable, en anticipant les pénuries à venir et en veillant à une répartition plus équitable des ressources entre les régions. En attendant, la vigilance reste de mise, car la sécurisation de l’approvisionnement en eau devient une priorité pour garantir la résilience du pays face aux défis climatiques futurs.

 

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