Le projet de loi de Finances 2025, récemment dévoilé, introduit un ensemble de mesures destinées à atténuer les effets de l’inflation et à soutenir le pouvoir d’achat des citoyens. En réponse à la situation économique préoccupante, le gouvernement a prévu un budget significatif de 16,5 milliards de dirhams pour subventionner des produits essentiels tels que le gaz butane, le sucre et la farine. Cette initiative vise à alléger le fardeau financier pesant sur les ménages marocains, qui font face à des coûts de la vie en constante augmentation.
L’attention du gouvernement se porte également sur le dialogue social, avec une enveloppe de 20 milliards de dirhams prévue pour cette cause, l’objectif étant d’atteindre 45 milliards d’ici 2026. Cette volonté de dialogue souligne l’importance d’un échange constructif entre les différentes parties prenantes pour parvenir à des solutions durables aux enjeux économiques.
Une réforme majeure concerne l’impôt sur le revenu. Le gouvernement a décidé de revoir les taux en augmentant le seuil d’exonération à 40.000 dirhams par an, afin de soulager les revenus inférieurs à 6.000 dirhams par mois. De plus, le taux marginal d’imposition sera abaissé de 38 % à 37 %, marquant ainsi un engagement clair à alléger la pression fiscale sur les ménages.
Pour contrôler l’inflation et stabiliser les prix, des exonérations de TVA seront mises en place sur certaines importations essentielles. La suspension des droits de douane sur des produits alimentaires clés, tels que les animaux vivants, la viande rouge, le riz et l’huile d’olive vierge, sera également appliquée pour l’année 2025. Ces mesures visent à garantir l’accès des citoyens à des biens fondamentaux à des prix abordables.
Le secteur du logement ne sera pas en reste, avec plus de 25.000 familles ayant bénéficié d’un programme d’aide directe pour l’acquisition de leur résidence principale depuis octobre. Ce programme se poursuivra en 2025, accompagné d’initiatives visant à éradiquer l’habitat insalubre et à améliorer les conditions de vie des ménages.
Renforcer l’État social constitue une priorité pour le gouvernement. La généralisation de la protection sociale, incluant l’assurance maladie obligatoire pour toutes les catégories sociales, sera financée par un budget annuel de 10 milliards de dirhams. Par ailleurs, les allocations familiales seront augmentées à 250 dirhams par enfant scolarisé parmi les trois premiers et à 350 dirhams pour les enfants en situation de handicap. Les orphelins bénéficieront d’un soutien de 375 dirhams par enfant, avec un minimum de 500 dirhams par famille.
Des réformes relatives aux retraites et à l’indemnisation pour perte d’emploi seront également mises en œuvre, témoignant d’un souci d’assurer une protection sociale complète. Dans le domaine de la santé, le gouvernement prévoit de moderniser les infrastructures et de construire de nouveaux centres hospitaliers universitaires dans plusieurs villes, dont Agadir, Laâyoune, Errachidia, Béni Mellal et Guelmim, tout en rénovant les établissements existants. Ces mesures visent à garantir un accès aux soins de santé de qualité pour tous les Marocains.
Le projet de loi de Finances 2025 témoigne ainsi d’un engagement ferme du gouvernement à soutenir les citoyens face à des défis économiques croissants, tout en jetant les bases d’une protection sociale élargie et d’un développement économique durable.