Le 21e Printemps Musical des Alizés s’est ouvert en apothéose le 1er mai à Essaouira, marquant une nouvelle étape dans l’histoire de ce festival devenu un rendez-vous majeur de la musique classique au Maroc. Sous le thème évocateur « Aimez-vous Brahms ? », cette édition rend hommage au compositeur romantique allemand à travers une série de concerts gratuits portés par des musiciens de renommée internationale, et programmés jusqu’au 4 mai dans les hauts lieux du patrimoine souiri.
Le concert inaugural, donné dans l’acoustique feutrée de Dar Souiri, a réuni la violoncelliste Emmanuelle Bertrand et les solistes de l’Orchestre national d’Île-de-France autour du premier sextuor de Johannes Brahms. Une interprétation saluée par un public conquis, venu en nombre, marocains et étrangers confondus, dans un espace chargé d’émotion et de raffinement.
Présent lors de cette ouverture, André Azoulay, conseiller de SM le Roi et président fondateur du festival, n’a pas caché son émotion face à la qualité de la prestation. « Ce soir, Brahms était marocain, il était souiri », a-t-il déclaré, soulignant la portée universelle de cette musique qui transcende les frontières. Pour lui, ce festival, qui suscitait des doutes à ses débuts, est désormais une référence culturelle, porteur d’une dynamique artistique et éducative exceptionnelle.
Ce souffle musical ne s’arrête pas à la beauté des concerts. Il incarne également un engagement durable envers la jeunesse marocaine. Depuis la première édition, de jeunes talents nationaux y ont trouvé leur première scène, certains devenus aujourd’hui des artistes confirmés à l’international. Un symbole fort pour Essaouira, qui continue de tisser des ponts entre cultures et générations.
Avec 14 concerts gratuits proposés dans des lieux emblématiques tels que Bayt Dakira, l’Église Sainte-Anne ou encore l’ancienne médina, le Printemps Musical des Alizés fait rayonner la musique de chambre et l’art lyrique dans un cadre à la fois authentique et ouvert sur le monde. Un programme conçu aussi bien pour les néophytes que pour les amateurs éclairés, sous la direction artistique de Dina Bensaid, qui promet à chaque soirée une nouvelle immersion dans l’univers de Brahms.
L’atmosphère unique d’Essaouira, ville de vent, de lumière et de paix, résonne puissamment avec l’intensité des œuvres interprétées. Le festival illustre avec éclat la capacité de la Cité des Alizés à accueillir, à sublimer et à transmettre la richesse du patrimoine musical universel.
