Les rues de Séoul vibrent sous l’intensité des manifestations qui secouent la Corée du Sud depuis plusieurs semaines. À l’origine de cette agitation, Yoon Suk Yeol, le président suspendu après une tentative infructueuse d’imposer la loi martiale en décembre dernier. Si des milliers de Sud-Coréens manifestent pour ou contre son arrestation, la situation politique est de plus en plus chaotique, chaque camp affrontant violemment l’autre.
Le 3 janvier, une opération d’arrestation a échoué de manière spectaculaire. Les enquêteurs venus interroger Yoon sur des accusations de rébellion se sont heurtés à une barrière humaine formée par 200 soldats et gardes présidentiels, empêchant toute avancée. Une telle résistance à un mandat d’arrêt a choqué l’opinion publique, d’autant plus que la Corée du Sud n’a jamais vu un président en exercice faire l’objet d’une telle tentative d’arrestation.
La crise s’est intensifiée avec les manifestations qui ont envahi la capitale. D’un côté, les partisans de Yoon, affirmant que la destitution du président menaçait l’avenir du pays, notamment en raison d’une supposée « absorption » par la Corée du Nord. De l’autre, l’opposition dénonce la tentative d’imposer une loi martiale, rappelant les heures sombres de la dictature militaire. L’agitation s’est poursuivie le 4 janvier, alors que des groupes se sont rassemblés devant la résidence de Yoon, exigeant son arrestation.
Au cœur de cette crise, la question du respect de l’État de droit se pose avec acuité. La Cour constitutionnelle, qui doit statuer sur la légalité de la destitution de Yoon d’ici la mi-juin, joue un rôle crucial. En attendant, la tension monte, et la situation semble de plus en plus incertaine. Le mois de décembre et la tentative de loi martiale marquent un tournant dans l’histoire politique du pays, avec des répercussions qui résonneront bien au-delà des frontières de la Corée du Sud.