Carlos Tavares, ancien directeur général de Stellantis, va percevoir une indemnisation de départ de 12 millions d’euros, selon le rapport annuel du groupe automobile publié ce jeudi. Cette somme se compose de 2 millions d’euros d’indemnisation légale, conformément à la réglementation néerlandaise où le siège du groupe est implanté, ainsi que d’un bonus de transformation de 10 millions d’euros en reconnaissance de son rôle dans l’électrification des gammes de véhicules.

La rémunération totale de Carlos Tavares pour l’année 2024 s’élève à 23,1 millions d’euros, enregistrant une baisse de 37 % par rapport aux 36,5 millions d’euros perçus en 2023. Cette diminution s’explique principalement par la contre-performance financière de Stellantis, dont le bénéfice net a chuté de 70 %, s’établissant à 5,5 milliards d’euros. La marge opérationnelle du constructeur s’est effondrée à 5,5 %, illustrant les difficultés rencontrées en Amérique du Nord et sur d’autres marchés stratégiques.

Malgré ces contre-performances, la rémunération de l’ancien dirigeant demeure l’une des plus élevées du secteur automobile. En plus de son indemnisation de départ et de son bonus de transformation, il a perçu 500 000 euros de prestations de retraite et 10,5 millions d’euros en actions correspondant aux primes de long terme. Cependant, aucun bonus de performance ne lui a été attribué en raison des objectifs financiers non atteints.

Cette annonce a suscité des critiques, notamment de la part de la CFDT Stellantis, qui a qualifié ces indemnités d' »adieux indécents ». Le syndicat a souligné le contraste entre cette rémunération et les négociations salariales tendues au sein du groupe, au cours desquelles la direction n’a proposé qu’une augmentation de la masse salariale de 2,1 %, soit une hausse minimale de 28 euros mensuels pour les salaires les plus bas.

Début décembre, des rumeurs avaient circulé en France et en Italie sur des indemnisation de départ pouvant aller de 50 à 100 millions d’euros pour Carlos Tavares. Stellantis avait alors formellement démenti ces montants jugés « surévalués ».

Depuis la fusion de PSA et Fiat-Chrysler en janvier 2021, ayant donné naissance à Stellantis, l’ex-dirigeant a cumulé une rémunération de plus de 100 millions d’euros. Cette situation renforce le débat sur les niveaux de rémunération des hauts dirigeants dans l’industrie automobile, en particulier lorsque l’entreprise fait face à une conjoncture difficile.

 

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