Le départ brutal de Carlos Tavares de la direction générale de Stellantis a pris de court le monde de l’automobile. Dimanche 1er décembre, le conseil d’administration a annoncé sa démission immédiate, mettant un terme à une collaboration de plus de dix ans. Ce départ, motivé par des divergences stratégiques, survient à un moment critique pour le groupe franco-italo-américain, qui fait face à des défis industriels et financiers majeurs.

Une carrière marquée par des succès retentissants

Carlos Tavares, figure emblématique du secteur, a pris les rênes de PSA en avril 2014, à une période où le groupe frôlait la faillite. En mettant en œuvre son plan de redressement « Back to the Race », il a rapidement inversé la tendance, transformant Peugeot en une success-story. La prise de contrôle d’Opel en 2017, suivie de son redressement éclair, a consolidé sa réputation de sauveur d’entreprises en difficulté. La fusion historique avec Fiat Chrysler en 2019 a donné naissance à Stellantis, quatrième constructeur automobile mondial, élargissant ainsi son portefeuille de marques à 14 entités prestigieuses.

Une rémunération controversée

Cependant, les controverses n’ont pas épargné Carlos Tavares. En avril 2024, la validation par les actionnaires d’une rémunération de 36,5 millions d’euros a suscité l’indignation, notamment au sein de la classe politique française. Si ses méthodes de gestion et de réduction des coûts ont porté leurs fruits, elles ont également engendré de profondes tensions sociales, avec des suppressions de postes massives et des fermetures de sites.

Des résultats décevants en 2024

Malgré des bénéfices records en 2023, Stellantis a vu ses performances s’effriter en 2024, notamment aux États-Unis. La faible compétitivité de certaines marques européennes et des rappels massifs de véhicules ont exacerbé la situation. Le groupe a dû revoir ses ambitions à la baisse, ce qui a accru la pression sur le dirigeant, connu pour son exigence sans concession.

Un avenir incertain pour Stellantis

Le départ de Carlos Tavares ouvre une période d’incertitude. Deux figures internes, Maxime Picat et Antonio Filosa, sont pressenties pour lui succéder, mais le groupe pourrait également opter pour un profil externe. La tâche du futur PDG s’annonce complexe : restaurer la compétitivité, préserver l’équilibre social et clarifier la stratégie face aux défis de l’électrification et de la numérisation.

Quelles perspectives pour les 14 marques ?

Avec 14 marques sous son aile, Stellantis devra évaluer leur pertinence dans un contexte de mutation rapide du marché. Alors que certaines marques pourraient bénéficier d’une nouvelle dynamique, d’autres pourraient être sacrifiées ou vendues pour rationaliser le portefeuille.

Le départ de Carlos Tavares marque la fin d’une ère. Son successeur devra faire preuve de vision et de pragmatisme pour guider Stellantis dans cette nouvelle phase.

 

 

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