Une récente recherche menée par l’Université de Californie remet en question les seuils considérés comme normaux pour la vitamine B12 dans l’organisme. Selon les conclusions des scientifiques, des niveaux trop bas ou trop élevés de cette vitamine pourraient influencer négativement la santé cognitive, en particulier chez les personnes âgées. Ces résultats, publiés dans Annals of Neurology et relayés par New Atlas, suggèrent qu’une révision des recommandations médicales pourrait être nécessaire.

La vitamine B12 : un élément clé pour le cerveau

La vitamine B12, ou cobalamine, joue un rôle crucial dans la production des globules rouges, la synthèse de l’ADN et le bon fonctionnement du système nerveux. Elle est principalement apportée par l’alimentation, via des produits d’origine animale tels que la viande, le poisson, les produits laitiers et les œufs. Pour les végétariens, les aliments enrichis constituent une alternative essentielle.

Jusqu’à présent, les seuils considérés comme adéquats de vitamine B12 ne prenaient pas en compte certains effets subtils sur la fonction cognitive. Selon le Dr Ari Green, chercheur à l’Institut Weill de neurosciences, l’absence de symptômes évidents ne signifie pas pour autant une absence d’impact sur la santé cérébrale.

Les formes de la vitamine B12 et leur rôle

Dans le sang, la vitamine B12 est transportée sous deux formes principales :

  • La forme inactive (Holo-HC), liée à l’haptocorrine, stockée dans le foie sans être immédiatement disponible pour l’organisme.
  • La forme active (Holo-TC), transportée par la transcobalamine et directement utilisable par les cellules.

Les chercheurs ont mis en évidence un lien entre des niveaux faibles de Holo-TC et un ralentissement des fonctions cognitives, en particulier chez les sujets âgés. De plus, des taux élevés de Holo-HC ont été associés à une concentration plus importante de protéine Tau, impliquée dans les maladies neurodégénératives comme Alzheimer.

Lien avec les lésions cérébrales et implications médicales

L’imagerie par résonance magnétique (IRM) a révélé que les participants présentant un faible Holo-TC avaient davantage d’hyperintensités de la substance blanche, des lésions cérébrales souvent liées au vieillissement et aux pathologies vasculaires. Toutefois, les chercheurs ne peuvent pas encore établir de lien de causalité direct.

Ces résultats interpellent sur la nécessité de redéfinir la carence en vitamine B12 en intégrant des marqueurs fonctionnels, et pas seulement des seuils quantitatifs. Une surveillance plus fine de la B12 active (Holo-TC) pourrait ainsi permettre une intervention plus précoce pour prévenir le déclin cognitif.

Dans ce contexte, les médecins pourraient être amenés à reconsidérer l’administration systématique de suppléments de vitamine B12 aux personnes âgées, même lorsque leurs analyses sanguines indiquent un taux normal. Une meilleure prise en compte des formes actives et inactives de cette vitamine pourrait améliorer le diagnostic et les stratégies de prévention contre les troubles cognitifs.

 

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