Le henné a intégré la prestigieuse liste du patrimoine immatériel de l’humanité de l’UNESCO. Cette reconnaissance, officialisée le 4 décembre 2024, est le fruit d’une candidature collective portée par seize nations du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord, parmi lesquelles le Maroc joue un rôle prépondérant. Ce dernier, riche de traditions séculaires, a su préserver et transmettre des usages variés de cette plante, notamment lors des grands événements marquant les étapes de la vie.

Plante aux multiples vertus, le henné se distingue par son usage polyvalent. Ses feuilles, séchées puis broyées en une poudre fine, sont transformées en pâte pour tatouer la peau, teindre les cheveux ou encore confectionner des talismans protecteurs pour les nourrissons. Au Maroc, ces usages vont bien au-delà de l’esthétique ou des soins corporels. Ils s’inscrivent dans un cadre rituel et social précis, où chaque motif appliqué sur la peau est porteur d’une signification particulière. Dans les mariages, les baptêmes ou les fêtes religieuses, le henné devient un acteur incontournable, accompagnant chants, récits et célébrations qui renforcent les liens communautaires.

Les motifs tracés au henné varient selon les régions, reflétant une diversité culturelle fascinante. En Afrique du Nord, les dessins d’inspiration amazighe se distinguent par leur complexité géométrique, tandis que dans la péninsule arabique, les motifs floraux audacieux prédominent. Cette diversité souligne l’universalité de cette tradition, présente aussi bien au Maroc qu’au Yémen, chaque communauté l’adaptant à ses propres codes esthétiques.

Selon l’UNESCO, le henné symbolise le cycle de vie, marquant les moments charnières, de la naissance à la mort. Cette pratique millénaire remonterait à l’Égypte antique, où il était utilisé pour ses propriétés colorantes et médicinales. De nos jours, les teintures et tatouages au henné, bien que temporaires, continuent de témoigner d’un riche héritage culturel, liant passé et présent dans une continuité significative.

L’inscription du henné au patrimoine immatériel de l’UNESCO vient couronner un savoir-faire collectif, reconnu pour sa capacité à fédérer et à transmettre des valeurs identitaires fortes. Cette décision a été prise lors de la réunion du Comité intergouvernemental de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, qui se tient cette semaine à Asuncion, au Paraguay. Ce comité s’est penché sur un total de 66 candidatures, toutes défendant des traditions communautaires d’une grande richesse.

 

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