Les troubles cardiaques liés aux vaccins anti-Covid à ARN messager, c’est-à-dire ceux de Moderna et Pfizer/BioNTech, donnent lieu à peu de complications dans les 18 mois qui suivent leur apparition, montre une étude publiée lundi.
Ce travail, réalisé en France et publié dans la revue Jama, est l’une des premières études qui permettent d’évaluer à long terme les conséquences des effets secondaires des vaccins anti-Covid.
On sait en effet que les vaccins de Moderna et, dans une moindre mesure, de Pfizer/BioNTech provoquent, dans de rares cas, des inflammations du muscle cardiaque, qualifiées de myocardites.
Ces troubles, qui concernent quelques centaines de personnes pour des dizaines de millions de vaccins administrés, ont très largement été exagérés par les mouvements anti-vaccins, mais ils sont bien réels. Ils touchent le plus souvent de jeunes hommes, ce qui explique que les autorités sanitaires de plusieurs pays, comme la France, déconseillent le vaccin Moderna aux moins de trente ans.
On manquait toutefois de recul pour évaluer les conséquences à long terme de ces problèmes cardiaques. C’est l’objectif de l’étude publiée dans le Jama et réalisée par le groupement Epi-Phare, une structure commune entre l’Agence française du médicament (ANSM) et l’Assurance maladie.
Les chercheurs ont regardé comment avaient évolué les près de 5.000 myocardites ayant donné lieu à une hospitalisation en France entre fin 2020 et mi-2022.
Seule une minorité de ces cas – environ 550 – étaient liés à la vaccination. D’autres – environ 300 – sont associés au Covid lui-même, qui peut aussi favoriser des troubles cardiaques. Le reste, qualifié de « classique », n’est attribué ni à l’une ni à l’autre et constitue donc la majorité des cas.
Avec un recul d’un an et demi, « les patients atteints de myocardite post-vaccination Covid à ARN messager, contrairement à ceux atteints de myocardite post-Covid, ont moins souvent enregistré des complications cardiovasculaires que ceux atteints de myocardites classiques », conclut l’étude.
Selon les critères plus ou moins larges employés, ces complications ont concerné entre 6% et 13% des myocardites liées à la vaccination, contre 12% à 25% pour celles liées au Covid et celles dites classiques.
L’étude, qui appuie largement les bénéfices des vaccins par rapport à leurs risques, ne minimise pas pour autant les conséquences pour les quelques patients atteints de complications.
« Les patients affectés, généralement de jeunes hommes, peuvent avoir besoin d’un suivi médical plusieurs mois après leur sortie d’hôpital », concluent les chercheurs.