Le 17 octobre 2024, Casablanca a accueilli la troisième édition du Forum WeXchange, organisé par la Fondation Abdelkader Bensalah à l’Hôtel Barcelo Anfa. Cet événement, dédié au tiers-secteur, a rassemblé plus de 300 participants, dont 40 intervenants, pour discuter de l’importance croissante de ce secteur dans l’innovation sociale et le développement durable.
Le thème central, « Le tiers-secteur au cœur des transformations porteuses de progrès social », visait à souligner le rôle primordial des organisations à but non lucratif dans la résolution des défis sociaux et environnementaux actuels. À travers des panels, des cercles de discussion et des interventions d’experts, les participants ont exploré comment le tiers-secteur, historiquement ancré dans la société marocaine, peut évoluer pour rester pertinent dans un monde en mutation.
Un espace de débats sur le progrès social
L’ouverture du forum, marquée par l’intervention de Tarik Maâroufi, Directeur Général de la Fondation Abdelkader Bensalah, a mis en avant la solidarité et la résilience qui caractérisent les organisations du tiers-secteur. Selon lui, ce secteur est un acteur clé dans la construction d’une société plus juste et durable, en partenariat avec les pouvoirs publics et les acteurs privés. Cette idée a été renforcée par l’intervention d’Hamid Bouchikhi, économiste et Directeur du Centre d’entrepreneuriat de l’ESSEC, qui a insisté sur le rôle crucial du tiers-secteur dans la gestion des enjeux stratégiques du futur.
Un des moments forts du forum a été le panel réunissant des figures influentes telles qu’Aicha Errifaai de l’ODCO et Saâdia Slaoui Bennani de la CGEM. Ces discussions ont mis en avant les contributions historiques du tiers-secteur à l’inclusion sociale et à l’égalité au Maroc, tout en reconnaissant les défis liés aux innovations technologiques et aux évolutions démographiques. Les organisations doivent désormais redéfinir leurs rôles et méthodes pour s’adapter à ces transformations.
Les jeunes au cœur de la transformation sociale
Le forum a également offert une tribune à la jeune génération du tiers-secteur, en organisant l’Agora des jeunes, un espace dédié à l’expression des défis et perspectives des jeunes acteurs associatifs marocains. Provenant des 12 régions du pays, ces jeunes ont partagé leurs expériences et proposé des solutions novatrices pour renforcer l’impact de leurs actions, en ligne avec les objectifs du Nouveau Modèle de Développement (NMD) du Maroc.
Le NMD a explicitement reconnu l’importance du tiers-secteur, visant à accroître sa contribution au PIB et à créer 50 000 emplois par an d’ici 2035. Ce cadre offre une opportunité aux acteurs du secteur d’aligner leurs actions sur les priorités nationales et de renforcer leur impact social et économique.
Des discussions stratégiques pour l’avenir du tiers-secteur
La deuxième partie du forum a été marquée par l’intervention d’Ahmed Reda Chami, Président du Conseil Economique, Social et Environnemental (CESE). Chami a abordé des questions cruciales liées à la délégation des services publics aux organisations du tiers-secteur, aux transformations nécessaires pour promouvoir des activités à fort impact social et environnemental, et aux moyens de fédérer les différents acteurs pour reconnaître pleinement ce secteur comme un pilier du développement.
L’après-midi a été consacré à des cercles de discussion sur des thématiques variées, allant de la gouvernance à la mobilisation des talents, en passant par le financement innovant et le plaidoyer impactant. Ces échanges ont permis de formuler des résolutions présentées en fin de journée, confirmant l’importance d’une collaboration étroite entre les parties prenantes pour renforcer l’innovation sociale au Maroc.
L’innovation sociale, levier du progrès durable
À l’issue de la journée, les participants ont salué la qualité des débats et des interventions qui ont contribué à mettre en avant l’innovation sociale comme un levier crucial pour l’inclusion et le progrès durable. Malgré les défis de financement et de reconnaissance, les intervenants ont souligné le potentiel du tiers-secteur pour transformer positivement la société marocaine, en particulier avec le soutien des politiques publiques.