La 81e édition de la Mostra de Venise a été marquée par la présentation tant attendue de Maria, le dernier biopic du réalisateur chilien Pablo Larraín. Ce film, centré sur les derniers jours de la célèbre cantatrice grecque Maria Callas, a captivé l’attention de tous, en particulier grâce à la performance d’Angelina Jolie, qui incarne l’icône de l’opéra avec une intensité rare. L’actrice, connue pour son engagement et sa capacité à se fondre dans ses rôles, a impressionné tant par sa prestation que par la transformation physique qu’elle a subie pour devenir la « Divina ».
Le teaser du film, dévoilé en marge de la Mostra, a donné un aperçu de cette métamorphose. Angelina Jolie y apparaît, majestueuse, dans un manteau long, un grand chapeau plat et un regard mystérieux qui rappelle l’élégance et la présence scénique de Maria Callas. Cette courte vidéo, publiée par The Playlist, montre la cantatrice évoluant dans un intérieur luxueux, entourée de costumes de scène et de statues figées, créant une atmosphère à la fois grandiose et introspective. Une scène où Callas, interprétée par Jolie, se prépare devant un miroir, offre un avant-goût du fil conducteur du biopic : une plongée dans l’intimité de la diva, loin des projecteurs, là où elle se révèle la plus vulnérable.
La performance d’Angelina Jolie dans Maria ne se limite pas à une simple imitation de Callas. Elle a passé plus de sept mois à s’entraîner au chant, un défi qu’elle a relevé avec une rigueur exemplaire, sous la direction exigeante de Pablo Larraín. Lors de la conférence de presse à la Mostra, l’actrice a confié son appréhension face à ce rôle. Malgré des années d’expérience, la peur de ne pas être à la hauteur des attentes des amateurs d’opéra l’a hantée tout au long du tournage. Pourtant, le travail acharné a payé. Lors de la première projection, le film a été accueilli par huit minutes d’applaudissements ininterrompus, une reconnaissance unanime de la qualité de la performance de Jolie.
Cette interprétation est d’autant plus remarquable qu’elle s’inscrit dans une période de la vie de Maria Callas marquée par le déclin et l’isolement. À la fin de sa vie, la soprano, autrefois adulée, vivait recluse à Paris, sa voix ayant perdu de sa superbe. C’est cette période sombre que Pablo Larraín a choisi d’explorer, révélant une Maria Callas plus humaine, confrontée à ses propres faiblesses. Le réalisateur, qui s’est fait une spécialité des biopics avec des œuvres comme Jackie et Spencer, parvient ici à capturer l’essence d’une femme complexe, loin des clichés habituels.
Angelina Jolie, quant à elle, n’a pas hésité à évoquer des parallèles entre son rôle et sa propre vie. Lors de la promotion du film, elle a fait allusion à son divorce difficile avec Brad Pitt, survenu en 2016, en expliquant comment la musique classique et l’opéra ont pris une place plus importante dans sa vie, remplaçant les sonorités punk de son adolescence. Pour elle, l’opéra, avec son intensité émotionnelle, est devenu un refuge, un moyen d’exprimer des sentiments profonds de désespoir et de douleur qu’elle n’aurait pu traduire autrement. Cette confession ajoute une dimension personnelle à sa performance, rendant son interprétation de Maria Callas encore plus touchante et authentique.
La sortie de Maria est prévue pour le 12 février prochain, mais le film a déjà marqué les esprits à Venise. Angelina Jolie, par son engagement et sa vulnérabilité, a su redonner vie à une légende, offrant au public non seulement un portrait fidèle de Maria Callas, mais aussi une exploration émotive des derniers moments de cette artiste hors du commun.