La région de Dakhla marque un tournant vers la durabilité avec la construction d’une station de dessalement d’eau de mer, un projet unique au Maroc entièrement alimenté par l’énergie éolienne. Située à 130 kilomètres au nord de Dakhla, cette station, dont le taux d’avancement atteint actuellement 57 %, apportera dès l’année prochaine une solution écologique aux problèmes d’accès à l’eau, aussi bien pour l’irrigation agricole que pour l’eau potable. Avec un coût total de 2,5 milliards de dirhams, ce projet s’intègre dans le cadre du nouveau modèle de développement des provinces du Sud, initié par Sa Majesté le Roi Mohammed VI en 2015.
Ce projet innovant est conçu pour répondre aux besoins croissants en eau de la région, en particulier pour les secteurs agricole et urbain. Une fois opérationnelle, la station produira 37 millions de mètres cubes d’eau par an, dont sept millions seront destinés à l’approvisionnement en eau potable pour Dakhla et ses environs. Ce volume apportera une solution durable face aux défis de l’approvisionnement en eau dans une région marquée par le stress hydrique, tout en garantissant une gestion optimisée des ressources disponibles.
Le recours exclusif à l’énergie éolienne pour le fonctionnement de la station est une première nationale. Le parc éolien adjacent, d’une capacité de 60 mégawatts par an, fournira l’énergie renouvelable nécessaire au bon fonctionnement de l’infrastructure. Ce modèle s’inscrit dans une stratégie visant à réduire les émissions de carbone tout en favorisant un développement économique respectueux de l’environnement.
D’après Khalid Ghazali, expert en gestion des ressources en eau, ce projet apportera non seulement une solution efficace aux besoins en eau, mais servira aussi de modèle pour d’autres régions du pays. Il souligne également l’importance de promouvoir des pratiques responsables dans l’utilisation de l’eau afin de préserver cette ressource pour les générations futures.
Ce projet permettra aussi la création d’une nouvelle zone agricole irriguée de 5 200 hectares, favorisant ainsi la culture de produits à forte valeur ajoutée, principalement destinés à l’exportation. Le réseau d’irrigation de 113 kilomètres garantira un débit stable d’un mètre cube d’eau par seconde, contribuant à l’expansion des activités agricoles dans la région.
Au-delà de l’agriculture, les impacts de ce projet sont nombreux. Il stimulera la croissance économique dans divers secteurs, notamment le tourisme, et renforcera les infrastructures locales grâce à l’extension des réseaux électriques. Ce projet consolidera également la position stratégique de Dakhla en tant que hub économique au sud du Maroc.
Cette station de dessalement est une avancée à la fois technologique et écologique, qui pourrait transformer la dynamique régionale. En alliant la production d’eau potable et d’irrigation à l’usage d’énergies renouvelables, le Maroc montre une fois de plus son engagement en faveur d’un avenir durable. Les retombées socio-économiques se feront ressentir à la fois à l’échelle locale et nationale.