Le film It Ends With Us, sorti le 9 août, a immédiatement provoqué une vague de controverses, relançant un débat déjà sensible sur la représentation des violences conjugales dans les œuvres de fiction. Adapté du roman à succès de Colleen Hoover, le film avec Blake Lively dans le rôle principal, attire autant pour ses performances au box-office que pour les polémiques qu’il a engendrées. Le livre, vendu à plus de huit millions d’exemplaires dans le monde, est devenu une référence dans le genre « new romance », malgré les critiques sur la représentation de relations toxiques. L’adaptation cinématographique, suivant fidèlement l’intrigue du roman, a été accusée de minimiser et de glamouriser la violence domestique, notamment à travers des scènes où la violence physique et émotionnelle d’un mari envers sa femme occupe une place centrale.
Les réactions ne se sont pas fait attendre dès la sortie du film, notamment sur les réseaux sociaux. L’affiche promotionnelle, montrant Blake Lively souriante au milieu de fleurs, a été particulièrement critiquée pour sa légèreté, jugée inappropriée pour un sujet aussi grave. De nombreux spectateurs ont dénoncé une communication marketing détournant l’attention du sujet central du film, la violence domestique, pour privilégier une apparence de romance légère. Cette perception s’est renforcée après la diffusion de la bande-annonce, certains y voyant une tentative de présenter une histoire d’amour édulcorée plutôt qu’un drame abordant la gravité des violences conjugales. Blake Lively elle-même a fait l’objet de critiques pour la manière dont elle a promu le film. Son ton jugé parfois trop léger lors des interviews a déconcerté une partie du public, notamment sur TikTok, où le livre avait gagné en popularité.
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En coulisses, des tensions entre Blake Lively et le réalisateur Justin Baldoni ont également attiré l’attention. Lors de la première mondiale à New York, l’absence de photos où ils apparaissent ensemble a alimenté les rumeurs de querelles. Lively ne suivant pas Baldoni sur Instagram, alors qu’elle suit d’autres membres du casting, a amplifié les spéculations d’une mésentente sur le plateau. La presse et les fans ont analysé chaque geste, nourrissant un flot de rumeurs sur leurs relations professionnelles.
Blake Lively Was ‘Upset’ by ‘It Ends With Us’ Drama: ‘It Felt Very Out of Control to Her’ (Exclusive) https://t.co/svXr6I5Sdq
— People (@people) September 10, 2024
Selon des sources proches de l’actrice, cette réception a été particulièrement difficile à vivre. Un proche, s’exprimant dans PEOPLE, a confié que Lively s’était sentie « vulnérable et bouleversée » face à la réaction négative du public et des médias. « Elle était sous une attention constante, souvent négative, et cela lui échappait totalement », a précisé la source, soulignant l’impact émotionnel de cette situation sur l’actrice.
Malgré ces controverses, le succès commercial du film est indéniable. Avec un budget de production modeste de 25 millions de dollars, It Ends With Us a rapporté plus de 300 millions de dollars à l’échelle mondiale. Cependant, ce triomphe financier n’a pas suffi à apaiser les critiques virulentes concernant la manière dont le film aborde les violences domestiques. Plusieurs organisations, dont Domestic Shelters, ont condamné l’œuvre pour avoir, selon elles, romantisé les abus et diffusé des clichés sur la masculinité toxique. Justin Baldoni a défendu le film en affirmant que des efforts avaient été faits pour traiter le sujet avec respect et réalisme, en collaboration avec l’organisation No More, spécialisée dans la lutte contre les violences domestiques.
L’un des changements majeurs apportés au scénario par rapport au livre réside dans la fin de la relation entre les deux personnages principaux : dans le film, Ryle, le personnage violent, disparaît après la naissance de sa fille, modifiant ainsi la dynamique de l’intrigue.
Blake Lively, dans son rôle de Lily, victime de violences conjugales, n’a pas échappé aux critiques, notamment sur TikTok. Une survivante de violences conjugales a reproché à l’actrice de ne pas avoir utilisé sa visibilité pour sensibiliser les jeunes femmes aux signes avant-coureurs des abus. Cette déception face à la légèreté perçue de la promotion du film a soulevé de nombreuses voix dénonçant l’écart entre le sujet grave du film et sa présentation médiatique.
Colleen Hoover, l’auteure du roman, n’est pas non plus étrangère aux polémiques. Critiquée pour sa représentation des violences conjugales dans ses livres, elle a également été au cœur d’une controverse liée au merchandising de ses œuvres. En 2023, elle avait annoncé un projet de livre de coloriage basé sur It Ends With Us, mais face à l’indignation de ses fans, Hoover avait rapidement abandonné l’idée. Néanmoins, elle a lancé une gamme de produits dérivés incluant des vernis à ongles aux noms des personnages de ses romans, ce qui a une nouvelle fois suscité des critiques.
Malgré la controverse persistante, l’élan commercial de It Ends With Us reste puissant. Toutefois, l’avenir de l’adaptation cinématographique de la suite, It Starts With Us, est incertain, notamment en raison des tensions entre Lively et Baldoni. Ces divergences pourraient compromettre le projet, mais le succès du premier film laisse entrevoir une possibilité de suite, si les relations professionnelles entre les acteurs et le réalisateur évoluent favorablement.
Quoi qu’il en soit, It Ends With Us a mis en évidence la difficulté de traiter des thèmes aussi graves que les violences conjugales dans des œuvres de fiction grand public. Le film a suscité des débats sur la manière de présenter et promouvoir ces problématiques dans un cadre commercial, tout en ouvrant un dialogue sur les dynamiques complexes souvent présentes en coulisses dans les productions cinématographiques.