Le déficit commercial du Maroc continue de croître, atteignant 222,63 milliards de dirhams (MMDH) à fin septembre 2024, soit une augmentation de 3,9 % par rapport à l’année précédente. Selon l’Office des changes, cette hausse résulte d’une progression des importations et des exportations, bien que les exportations aient enregistré un léger avantage en termes de croissance.
Les exportations marocaines de biens ont grimpé de 5,3 % pour atteindre 331,51 MMDH. Cette performance est soutenue par les secteurs de l’automobile, de l’aéronautique, et des phosphates et dérivés, qui affichent une expansion notable. Le secteur automobile, principal générateur de devises, a vu ses exportations augmenter de 6,9 % à 115,35 MMDH, grâce à la demande en composants de câblage et en véhicules. L’aéronautique a quant à lui bondi de 20,2 % pour atteindre 19,65 MMDH, principalement grâce aux exportations dans les segments d’assemblage et du câblage EWIS.
Les exportations de phosphates et dérivés ont également contribué à la progression des recettes, avec une augmentation de 11,3 % à 60,72 MMDH. Cette croissance provient de l’essor des ventes d’engrais naturels et chimiques, de phosphates bruts et d’acide phosphorique. Cependant, certaines industries ont montré un recul, comme le textile et cuir, avec une baisse de 1 % à 35,26 MMDH, notamment à cause de la baisse des ventes de chaussures.
Les importations marocaines ont atteint 554,14 MMDH, en hausse de 4,8 %. Cette augmentation s’explique en partie par une forte demande en produits finis d’équipement, avec une hausse de 11,5 % à 128,98 MMDH, portée par les achats de véhicules utilitaires et d’appareils électriques. Les demi-produits ont également progressé de 8,5 % à 119,57 MMDH, stimulés par les achats de produits chimiques et plastiques. Les produits finis de consommation ont augmenté de 6,6 % à 127,65 MMDH, avec une hausse notable des achats de pièces pour véhicules et de médicaments.
Sur le plan des produits énergétiques, la facture du Maroc a baissé de 5,9 % à 85,7 MMDH, principalement grâce à une réduction des approvisionnements en combustibles et à un recul des prix de 19,2 %. Les importations alimentaires ont légèrement progressé, atteignant 67,71 MMDH (+1,1 %), avec une hausse compensée en partie par la baisse des importations de tourteaux.
Malgré une amélioration du taux de couverture des importations par les exportations à 59,8 % (+0,3 point), le déséquilibre commercial persiste. Ce contexte met en lumière la dépendance croissante de l’économie marocaine envers certains types de biens, comme les produits d’équipement et de consommation, dont la demande est en constante augmentation.
Les perspectives économiques du Maroc sont confrontées à des défis structurels : bien que l’expansion des exportations soit encourageante dans des secteurs clés, elle reste insuffisante pour compenser la demande d’importations, en particulier dans les segments critiques de consommation et d’équipement. Ces tendances soulignent la nécessité pour le Maroc de diversifier davantage ses exportations et de réduire sa dépendance énergétique pour mieux maîtriser son déficit commercial à moyen terme.