En 2024, les startups marocaines ont réalisé une avancée majeure en levant un total de 70 millions de dollars. Cette performance remarquable, révélée par le rapport annuel de « Africa: The Big Deal », représente une augmentation impressionnante de 311 % par rapport aux 17 millions de dollars collectés en 2023. Avec ce résultat, le Maroc se positionne au cinquième rang continental, devançant des pays tels que le Ghana (68 millions de dollars), la Tanzanie (53 millions de dollars) et le Bénin (50 millions de dollars).
Cette progression intervient dans un contexte général de recul des financements en Afrique, où les montants totaux levés ont chuté de 25 %, passant de 2,9 milliards de dollars en 2023 à 2,2 milliards de dollars en 2024. En Afrique du Nord, la baisse est encore plus marquée, atteignant 35 %, principalement en raison de la diminution des financements en Égypte. Cependant, le Maroc s’est distingué grâce à des projets innovants et à un écosystème entrepreneurial en pleine évolution.
Le « Big Four » africain, composé du Kenya, du Nigeria, de l’Égypte et de l’Afrique du Sud, reste largement dominant, cumulant 84 % des financements continentaux, soit 2,2 milliards de dollars. Le Kenya se positionne en tête avec 638 millions de dollars levés, suivi du Nigeria (410 millions de dollars), de l’Égypte (400 millions de dollars) et de l’Afrique du Sud (394 millions de dollars). Face à cette concentration des capitaux, le Maroc doit intensifier ses efforts pour combler l’écart.
Les secteurs des technologies financières (FinTech) et environnementales (CleanTech) continuent d’attirer les investissements en Afrique. Pour le Maroc, la diversification sectorielle pourrait constituer un levier stratégique afin de capter davantage de capitaux. Des initiatives telles que les incubateurs, les accélérateurs et les fonds d’investissement locaux jouent un rôle crucial dans le soutien aux startups marocaines.
Malgré les progrès réalisés, des défis persistent. Les financements restent concentrés : près de 50 % des fonds levés en 2024 ont été captés par seulement dix startups africaines. Le Maroc doit donc poursuivre ses efforts pour renforcer son écosystème et encourager un plus grand nombre d’acteurs à émerger.
Avec une amélioration continue des infrastructures numériques et des politiques favorables à l’innovation, le Maroc dispose des bases nécessaires pour consolider sa position. La résilience et l’ambition des startups marocaines réaffirment leur potentiel à jouer un rôle central dans l’écosystème technologique africain.