Lors du second épisode de sa chaîne YouTube, Claire Chazal, figure emblématique du journal télévisé de TF1, invite Gad Elmaleh à une discussion intime. Pourtant, un détail n’échappe pas : l’ex-présentatrice s’adresse à ses abonnés comme « chers téléspectateurs », un réflexe révélateur d’un autre temps. Ce lapsus souligne la transition complexe de la télévision traditionnelle vers un numérique libéré de ses codes.
Quand son lieu de vie devient son lieu de travail, Claire Chazal franchit un cap. À 68 ans, elle s’est lancée un défi ambitieux : devenir créatrice de contenu sur YouTube. Dans son vaste appartement de 200 m², niché dans le prestigieux 7ᵉ arrondissement de Paris, la conversation démarre sur une question percutante de Gad Elmaleh : « Pourquoi avez-vous quitté la télévision ? ». Claire Chazal reste évasive. Gad, lui, tranche dans le vif : « La télévision est morte. » Une déclaration qui fait écho à un constat plus large : le média qui fut jadis un pilier de l’information et de la culture collective s’efface face aux plateformes numériques.
La mort annoncée de la télévision classique
Ce phénomène dépasse les figures médiatiques comme Claire Chazal. Il reflète une réalité culturelle et technologique : la télévision, telle qu’on l’a connue, ne répond plus aux attentes d’un public habitué à l’immédiateté et à l’interactivité d’Internet. Les plateformes comme YouTube ou Spotify, et les podcasts, séduisent par leur accessibilité et leur absence de filtre.
Donald Trump en a saisi tout le potentiel : en 2024, il choisit d’apparaître dans un podcast animé par Joe Rogan, une figure populaire et indépendante du numérique. Le résultat est frappant : une connexion directe avec un électorat conquis par le ton non censuré et l’authenticité du format. À l’inverse, Kamala Harris a opté pour Oprah Winfrey, dans un cadre de studio classique avec public en direct. Un choix qui n’a pas su captiver une audience devenue sceptique face aux artifices des médias traditionnels.
Une révolution plutôt qu’une transition
Claire Chazal, tout en tâtonnant avec ce nouveau média, incarne un changement générationnel. En confondant abonnés et téléspectateurs, elle révèle la difficulté d’un média vieillissant à évoluer. Pourtant, cette bascule est inévitable. À l’image de Trump et Rogan, le numérique s’impose comme un espace où l’authenticité prime sur le protocole.
Ainsi, le problème n’est pas simplement que la télévision soit en déclin, mais qu’elle ne peut plus rivaliser avec la spontanéité et la pertinence des plateformes numériques. La mort de la télévision traditionnelle n’est pas une fin, mais un nouveau départ pour des formats plus directs, plus libres, et surtout, plus en phase avec leur époque.