À fin novembre 2024, le volume des dépôts bancaires au Maroc a franchi un seuil historique, atteignant 1.225,1 milliards de dirhams (MMDH), en hausse de 7,3 % par rapport à l’année précédente. Ce chiffre record résulte d’une dynamique soutenue des épargnants et des entreprises, portés par un contexte économique favorable et une confiance renforcée dans le secteur bancaire national. Les ménages restent les principaux contributeurs, représentant 74 % du total des dépôts, avec des niveaux jamais atteints auparavant.
Croissance des dépôts des ménages et des entreprises
Les dépôts des ménages, qui représentent une part prépondérante du total, ont bondi de 6,3 % en un an, atteignant 905 milliards de dirhams. Cette croissance est essentiellement due à une hausse importante des dépôts des particuliers résidents, qui ont franchi un seuil symbolique, s’établissant à 696,4 milliards de dirhams à fin novembre 2024. De plus, les Marocains résidant à l’étranger (MRE) ont également contribué à cette montée en flèche, avec des dépôts totalisant 208,6 milliards de dirhams.
Les entreprises non financières privées, quant à elles, ont enregistré une performance remarquable, avec une hausse de 12,9 % de leurs dépôts pour atteindre 217,3 milliards de dirhams. Ces résultats témoignent de la solidité des entreprises locales, qui bénéficient d’une conjoncture favorable et d’une gestion prudente de leurs ressources financières.
Une performance soutenue par l’amnistie fiscale et la dynamique du secteur bancaire
Ce phénomène de croissance continue des dépôts bancaires s’explique en grande partie par la mise en œuvre de l’amnistie fiscale, qui a encouragé les particuliers et les entreprises à régulariser leur situation financière. En outre, la dynamique du secteur bancaire marocain, caractérisée par des taux d’intérêt attractifs malgré une tendance à la baisse, a également favorisé cette forte mobilisation des ressources financières.
À noter que les trois premières banques du Maroc concentrent une part significative des dépôts bancaires. Selon le rapport annuel 2023 de Bank Al-Maghrib (BAM), ces établissements détiennent près de 63,4 % du total des dépôts collectés, un niveau stable par rapport aux années précédentes.
Des rendements ajustés et une croissance du crédit bancaire
Dans le même temps, le secteur bancaire a enregistré une hausse de 4,1 % de l’encours total des crédits bancaires, qui a atteint 1.122,5 milliards de dirhams. Le crédit aux agents non financiers a progressé de 2,5 %, représentant 947 milliards de dirhams, avec des crédits alloués aux entreprises privées et aux ménages atteignant respectivement 440,2 milliards et 389,8 milliards de dirhams.
Cependant, cette évolution est accompagnée d’un ajustement des rendements offerts aux épargnants. Les taux de rémunération des dépôts à terme ont enregistré des baisses mensuelles. À fin novembre 2024, les dépôts à six mois affichaient un taux de 2,35 %, en recul de 33 points de base, tandis que ceux à 12 mois se sont établis à 2,74 %, soit une baisse de 15 points de base. Par ailleurs, le taux de rémunération des comptes d’épargne a été ajusté à 2,21 % pour le premier semestre de 2025, en diminution de 27 points de base par rapport au semestre précédent.
Perspectives et impact sur l’économie marocaine
Ces résultats positifs soulignent la résilience du secteur bancaire marocain, malgré un environnement économique international incertain. La solidité des dépôts et la hausse des crédits témoignent de la confiance des acteurs économiques dans la stabilité du système financier marocain. De plus, l’amnistie fiscale continue de jouer un rôle clé en incitant à la régularisation des fonds, ce qui pourrait soutenir la croissance économique dans les mois à venir.