Les barrages marocains enregistrent une augmentation significative de leurs réserves hydriques, marquant un début d’année 2025 prometteur pour la gestion des ressources en eau du pays. Selon le ministère de l’Équipement et de l’Eau, au 2 janvier 2025, les infrastructures hydrauliques contenaient un total de 4.790,03 millions de mètres cubes (Mm³) d’eau, soit un taux de remplissage global de 28,44 %. Ce chiffre représente une nette amélioration par rapport à l’année précédente, où les réserves d’eau s’établissaient à 3.751,12 Mm³ avec un taux de 23,27 %.
Parmi les infrastructures hydrauliques les plus performantes, trois barrages marocains se distinguent par leur progression remarquable. Le barrage Sidi Mohamed Ben Abdellah, doté d’une capacité normale de 982 Mm³, a vu ses réserves passer de 411,23 Mm³ en janvier 2024 à 711,45 Mm³ à la même date en 2025. Cette augmentation de 300,22 Mm³ s’accompagne d’une amélioration du taux de remplissage, qui atteint désormais 72,45 %, contre 41,88 % l’année précédente. Le barrage Mansour Eddahbi, avec une capacité de 445,52 Mm³, affiche une augmentation tout aussi significative, passant de 62,41 Mm³ en 2024 à 226,16 Mm³ en 2025. Cette variation de 163,75 Mm³ a permis au taux de remplissage de bondir de 14,01 % à 50,76 %. Enfin, le barrage Hassan Addakhil, d’une capacité de 312,79 Mm³, a connu une progression de 141,39 Mm³, ses réserves passant de 84,22 Mm³ à 225,61 Mm³, ce qui correspond à un taux de remplissage actuel de 72,13 %, contre 26,93 % l’année précédente.
Cette évolution favorable est attribuée aux précipitations enregistrées en 2024, qui ont permis d’améliorer de manière significative les niveaux d’eau. Néanmoins, malgré ces résultats encourageants, des disparités subsistent entre les différents barrages du pays, certains peinant encore à exploiter leur pleine capacité. Cette situation met en lumière la nécessité d’adopter des stratégies durables et innovantes pour optimiser la gestion des ressources hydriques, face à des conditions climatiques imprévisibles.
La gestion des ressources en eau représente un enjeu crucial pour le développement économique et social, notamment face aux défis posés par les variations climatiques. L’augmentation des réserves hydriques en début d’année reflète une évolution encourageante, mais elle s’inscrit dans un contexte nécessitant une attention continue pour assurer la préservation et l’utilisation optimale de ces ressources vitales.
Pour rappel, le Maroc a développé un réseau de barrages pour répondre à ses besoins en eau, notamment pour l’irrigation, l’approvisionnement en eau potable et la production d’électricité. En 2011, le Royaume comptait 148 grands barrages avec une capacité totale d’environ 17,2 milliards de mètres cubes.
Cependant, le pays fait face à des défis liés à la sécheresse. En 2024, le Maroc a connu sa sixième année consécutive de sécheresse, menaçant l’approvisionnement en eau potable, notamment à Béni Mellal où l’eau a été coupée pendant trois jours. La réduction des précipitations est significative, avec une baisse de près de 30 % en 2022 comparé à la moyenne des trente dernières années.
Face à ces défis, le Maroc explore des solutions alternatives pour gérer ses ressources en eau, notamment en diversifiant ses aménagements hydrauliques et en mettant l’accent sur la petite et moyenne hydraulique.