Une nouvelle impulsion vient d’être donnée à l’artisanat marocain grâce à un accord stratégique signé à Rabat entre les départements en charge de l’Artisanat, du Commerce extérieur et la Maison de l’Artisan. Dotée d’un budget de plus de 30 millions de dirhams, cette convention vise à faciliter l’accès des produits artisanaux marocains aux marchés internationaux, tout en accompagnant les artisans dans leur montée en compétence et leur transformation digitale.
À travers ce partenariat, les autorités ambitionnent de renforcer l’empreinte du Maroc à l’export, dans un secteur qui emploie plus de 2,6 millions de personnes et dont la valeur des exportations a atteint 1,6 milliard de dirhams en 2024. Les produits phares comme les tapis traditionnels et le zellige, très prisés à l’international – notamment aux États-Unis, principal importateur de ces articles – illustrent la vitalité et le potentiel de croissance du secteur.
Ce soutien repose sur plusieurs axes concrets : la formation ciblée des artisans, l’assistance technique, la simplification des démarches administratives, ainsi que la création de deux plateformes numériques dédiées. La première, baptisée Tijara, intégrera l’intelligence artificielle pour fournir des informations clés sur les marchés étrangers, les conditions d’accès, et les exigences réglementaires. La seconde, Trade.ma, vise à positionner efficacement les produits marocains sur les principales plateformes mondiales de e-commerce.
Selon Lahcen Essaâdi, secrétaire d’État en charge de l’Artisanat et de l’Économie sociale et solidaire, cette convention s’inscrit dans une dynamique de transformation du secteur, qui tend à se digitaliser tout en valorisant le savoir-faire ancestral. L’objectif est clair : accroître les ventes à l’international, stimuler la compétitivité des coopératives et entreprises artisanales, et donner à l’artisanat marocain la reconnaissance mondiale qu’il mérite.
Omar Hjira, secrétaire d’État chargé du Commerce extérieur, insiste quant à lui sur l’importance de fournir aux acteurs du secteur les bons outils pour réussir cette transition, en particulier via des canaux numériques adaptés aux nouvelles habitudes de consommation.
Cet accord marque ainsi une avancée stratégique dans la structuration de l’écosystème artisanal marocain et son rayonnement à l’échelle mondiale. Il répond à une ambition nationale de faire de l’artisanat un levier économique exportable et durable.