C’est un coup de tonnerre dans le monde de la food égyptienne : la célèbre chaîne de desserts « Belabane » a baissé le rideau. Pas une fermeture temporaire, ni une pause stratégique – non, un blackout total. En l’espace de quelques jours, ce fleuron local, devenu icône dans 9 pays arabes, s’est vu retirer la prise. Et le plus dur dans tout ça ? C’est que l’histoire a un arrière-goût amer… de bactéries et de procédures bâclées.
Tout a commencé par quelques signalements à l’odeur de scandale : des clients victimes de nausées, vomissements, douleurs abdominales après avoir dégusté des douceurs signées « Belabane » dans le quartier huppé de Sheikh Zayed. Alertée, l’Autorité nationale de sécurité alimentaire a lancé une offensive-éclair : descentes dans les usines, contrôles dans les 110 points de vente répartis à travers le pays, prélèvements en série.
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Résultat ? Catastrophique. Les analyses ont révélé la présence de bactéries pathogènes à l’origine de cas d’intoxication alimentaire, des colorants interdits à l’échelle internationale, et des produits stockés dans des conditions sanitaires plus que douteuses. Une trilogie toxique qui a scellé le sort de l’enseigne.
Un géant à l’arrêt
Face à cette avalanche de non-conformités, les autorités ont prononcé la fermeture immédiate de tous les établissements de la marque. Fini les desserts onctueux, les vitrines sucrées, les files d’attente dominicales. À la place, un silence glaçant sur les rideaux baissés de 110 boutiques et le sort incertain de 25 000 employés, aujourd’hui sur le carreau.
La direction de « Belabane », elle, crie à l’injustice. Dans un communiqué officiel publié ce vendredi, la marque joue la carte du patriotisme et de la transparence. Elle se présente comme un « modèle d’investissement national né des mains égyptiennes », déployé dans toute la région MENA, et prêt à collaborer avec toutes les autorités pour corriger ses erreurs. Mais surtout, elle réclame une seconde chance.
Un SOS en lettres capitales
“Nous ne demandons ni faveur ni immunité”, écrit l’entreprise, “mais juste la possibilité d’être entendus, de corriger, de continuer.” Le message est clair : la société se dit paralysée, ses opérations extérieures à l’arrêt, et son avenir suspendu à une décision politique. Elle appelle à l’intervention des plus hautes instances, invoquant la perte d’un symbole de réussite égyptienne capable d’exporter savoir-faire et valeur ajoutée.
Car au-delà des locaux désertés, c’est toute une machine économique qui s’est grippée : fournisseurs bloqués, usines partenaires à l’arrêt, exportations stoppées net. Un effet domino que l’entreprise qualifie de « danger systémique », à l’échelle d’un écosystème entier.
La fin d’un rêve ?
L’affaire « Belabane » soulève un débat brûlant sur la rigueur des contrôles sanitaires, mais aussi sur la résilience des projets nationaux face aux crises. Comment un modèle célébré pour sa croissance éclair et son rayonnement régional a-t-il pu chuter aussi violemment ? Manque de vigilance ? Cadre réglementaire implacable ? Ou un mix des deux ?
Ce qui est sûr, c’est que l’Égypte vient de perdre, au moins temporairement, une success story made in Cairo. Et que les consommateurs, eux, vont devoir trouver un nouveau QG sucré pour leurs envies de desserts orientaux.
En attendant, les vitrines de « Belabane » sont noires. Et l’histoire, elle, reste à digérer.