Le Maroc se lance dans un ambitieux projet autoroutier de 420 kilomètres pour relier Fès à Marrakech en passant par Meknès, Khénifra et Béni Mellal, avec un budget estimé à 28 milliards de dirhams. Cette initiative s’inscrit dans le cadre du renforcement des infrastructures en vue de la Coupe du Monde 2030, coorganisée par le Maroc, l’Espagne et le Portugal, et constitue l’un des chantiers structurants du territoire national.
Ce futur axe autoroutier vise à fluidifier le trafic entre le nord et le centre du pays, désenclaver les zones intérieures et soutenir l’essor économique régional. Il reliera directement plusieurs pôles stratégiques tels que Fès, Meknès, Marrakech et Béni Mellal, tout en desservant des localités intermédiaires comme Khénifra, Azrou, Mrirt et Kelaat Sraghna. Ce tracé apportera une solution concrète à la congestion actuelle de la route nationale n°8, en proposant une alternative moderne et sécurisée.
Outre la réduction du temps de trajet et l’amélioration des conditions de circulation, cette autoroute est perçue comme un levier de transformation socio-économique. Elle favorisera les échanges commerciaux, dynamisera les flux touristiques et facilitera l’accès aux services pour les régions traversées, longtemps marginalisées dans les politiques d’aménagement. Les secteurs de l’agriculture, du commerce, du transport et du tourisme devraient bénéficier directement de ce projet structurant.
Porté par le ministère de l’Équipement et de l’Eau, le projet est actuellement en phase d’études techniques, environnementales et financières. Le financement repose sur un montage public-privé, une approche de plus en plus adoptée pour assurer la réalisation d’infrastructures de grande ampleur. Le ministre Nizar Baraka a souligné, dans une réponse parlementaire, la nécessité d’une mobilisation rigoureuse des ressources pour mener à bien ce chantier, qualifié de colonne vertébrale du développement territorial.
Ce projet est aussi stratégique pour la Coupe du Monde 2030, puisqu’il connecte deux villes hôtes majeures, Fès et Marrakech, tout en améliorant la connectivité avec d’autres sites impliqués dans l’événement comme Agadir, Casablanca, Rabat et Tanger. Cette autoroute représente ainsi bien plus qu’un projet de mobilité : elle prépare le Maroc à accueillir un événement d’envergure mondiale, tout en accélérant son intégration territoriale.