Les forces paramilitaires soudanaises, en guerre contre l’armée depuis quatorze mois, ont annoncé avoir pris le contrôle d’une base dans la capitale de l’Etat de Sennar (sud-est), provoquant la fuite de milliers d’habitants, selon des témoins.
« Nous avons libéré la 17e division d’infanterie de Singa », la capitale de Sennar, ont affirmé les paramilitaires samedi sur X.
« Les Forces de soutien rapide (FSR) sont déployées dans les rues de Singa », ont déclaré des habitants à l’AFP, tandis que d’autres témoins ont fait état « du survol de la ville par les avions de chasse de l’armée ».
« Au sol, on entend le bruit des missiles anti-aériens », ont-ils ajouté.
Plus tôt samedi, des témoins ont signalé « des combats dans les rues de Singa et un sentiment de panique parmi les habitants cherchant à fuir ».
Avec cette nouvelle percée, les paramilitaires resserrent l’étau autour de la ville de Port Soudan, dans l’Etat de la mer Rouge (est), où l’armée, le gouvernement qui lui est fidèle ainsi que l’ONU ont pris leurs quartiers.
Les FSR contrôlent la majeure partie de la capitale Khartoum, de l’Etat d’al-Jazira (centre), de la vaste région du Darfour (ouest) ainsi que de larges pans du Kordofan (sud).
L’Etat de Sennar, qui abrite plus d’un million de déplacés, connecte le centre du Soudan au sud-est contrôlé par l’armée et où des centaines d’autres milliers d’autres déplacés ont trouvé refuge.
Des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux montrent des habitants fuyant en bus, en voiture ou à pied. Des témoins ont confirmé à l’AFP la fuite « de milliers de personnes qui se sont réfugiées sur la rive est du Nil Bleu », à des dizaines de kilomètres plus à l’est de Singa.
Une guerre oppose depuis avril 2023 l’armée, dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhane, aux FSR de son ex-adjoint, le général Mohamed Hamdane Daglo.
Elle a fait des dizaines de milliers de morts, provoqué le déplacement de plus de neuf millions de personnes et plongé le pays au bord de la famine, selon l’ONU.
A l’autre bout du pays, les FSR assiègent ville d’el-Facher, chef-lieu de l’Etat du Darfour-Nord, seule capitale des cinq Etats du Darfour à échapper aux paramilitaires, exposant des centaines de milliers de civils à la faim et à la soif.