Cesser de fumer avant 40 ans offre-t-il réellement une chance de vivre aussi longtemps que ceux qui n’ont jamais touché à une cigarette ? Une étude récente semble confirmer cette hypothèse. D’après une recherche menée par l’Université de Toronto, les personnes qui abandonnent le tabac avant la quarantaine peuvent espérer une espérance de vie similaire à celle des non-fumeurs. « Les avantages d’arrêter de fumer sont indéniables, même chez les plus âgés », explique le Dr Frédéric Le Guillou, président de Santé Respiratoire France. « Toutefois, cette étude se concentre sur la mortalité globale, pas sur la qualité de vie. Les effets délétères du tabagisme sur les maladies respiratoires comme la BPCO peuvent encore altérer la qualité de vie malgré l’arrêt. »
Les chercheurs ont analysé les données de 1,48 million de personnes à travers quatre grands pays, sur une période de 15 ans. Leur conclusion est claire : arrêter de fumer avant 40 ans peut permettre de vivre aussi longtemps que si l’on n’avait jamais fumé. L’étude révèle que l’arrêt du tabac, même après moins de trois ans, peut réduire la perte de vie de cinq années, tandis qu’une cessation de dix ans ou plus peut compenser jusqu’à dix années perdues. « Les bénéfices se manifestent dès trois ans après l’arrêt », soulignent les auteurs.
Néanmoins, il est crucial de ne pas confondre « espérance de vie » et « espérance de vie en bonne santé ». Arrêter de fumer tardivement peut encore laisser des séquelles, notamment pour les maladies respiratoires. Les dommages irréversibles aux poumons restent une réalité pour les anciens fumeurs, bien que leur risque de décès par ces maladies soit réduit. La qualité de vie peut donc différer malgré une longévité similaire.
Ainsi, il est toujours préférable de cesser de fumer le plus tôt possible, mais il n’est jamais trop tard pour en récolter les bénéfices.